![]() Le coefficient multiplicateur prix:revenu a profité a de nombreux agriculteurs (© Terre-net Média) |
En 2010, avec un rapport de un à trois selon le ministère de l'agriculture et l'Insee, la hausse des prix a amplifié celle des revenus, les charges ne croissant en moyenne l'an passé que de 7,4 %, entraînées par les prix de l’énergie et, partiellement, par ceux de l’alimentation animale (de nouvelles hausses sont attendues dans les prochains mois).
Cette amplification est notable en production végétale. Les prix ont en moyenne cru de 87,4 % sur 2010 tandis que les revenus des céréaliers et autres grandes cultures ont progressé de 177 % (soit un rapport de 2,03 - source ministère de l'agricuture). Les agriculteurs ont dans l’ensemble profité de l’augmentation des prix des céréales, essentiellement constatée au cours du second semestre de 2010.
Les producteurs de porcs, de volailles et d’ovins viande ne connaissent cette amplification prix/revenus
En production bovine, les prix ont davantage amplifié, en valeur relative, la hausse du revenu des producteurs le lait (hausse du revenu de 89 % pour 16% du prix du lait (un rapport de 1 à 6) mais l’augmentation constatée a porté sur des revenus plus faibles. Un phénomène aussi constaté en bovins viande (+ 25 % de revenus pour 5 % de hausse des prix des gros bovins en moyenne). Ces deux catégories de producteurs semblent aussi avoir partiellement profité à la progression des prix des céréales vendues et de la conjoncture en général.
Des inégalités de revenu accruesLes inégalités de revenus entre secteurs d’activité se sont accrues en 2010. Les revenus des agriculteurs « grandes cultures » sont trois fois supérieurs à ceux des producteurs d’ovins viande. Le coefficient multiplicateur revenu/prix moyen, égal à 2,7, n’a pas du tout profité à ces éleveurs en particulier. |
Les producteurs de porcs, de volailles et d’ovins viande ne s’inscrivent pas dans cette amplification prix/revenus. Les producteurs hors sol sont à la fois été pénalisés par une conjoncture de prix des animaux vendus peu porteuse (+ 8 % pour les porcins, selon l’Insee) et par des hausses de prix de l’alimentation animale, plus importantes en fin d’année (+15,6 %). Celles-ci sont très pénalisantes pour cette catégorie d’éleveurs, qui n'ont pas fini de ressentir leurs effets.
Dans le secteur ovin, ce sont davantage les aides qui expliquent la hausse du revenu en 2010 ! Elles ont été fortement revalorisées suite à l’entrée en application du bilan de santé de la Pac, qui a suivi le plan Barnier.
L’effet modéré de la hausse des chargesLes augmentations des prix des produits végétaux ayant été six fois supérieures à celles des produits animaux en moyenne en 2010, la hausse moyenne des indices des prix des moyens de production (+ 7,4 %) a beaucoup moins pesé en en grandes cultures qu’en productions animales. En effet, les éleveurs ont dû supporter, à la fois, les augmentations des prix de l’énergie et les premières répercussions des hausses de prix des aliments pour animaux. |