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Aux Usa, où la production de blé d'hiver a été revue à la baisse (- 4 %) par l'Usda dans son rapport de mai, seulement 36 % des semis de blé de printemps sont effectués au 16 mai, contre 76 % en moyenne à cette date.
A noter, cependant, l'amélioration des conditions dans les prochains jours qui pourrait permettre, aux producteurs, de rattraper leur retard.
Plusieurs millions d'acres sous l'eau au Canada
Dans un contexte de températures anormalement basses et de précipitations, qui équivalent presque au double des normales de saison sur la Corn Belt, les semis de maïs ont bien progressé la semaine dernière et s'affichent, à ce jour, à 63 % de la sole prévue, contre 75 % en moyenne à la mi-mai sur les cinq dernières années. Pourtant, certaines surfaces pourraient encore ne pas être semées, ce qui contribuerait à une potentielle baisse des productions, déjà anticipée puisque la germination des graines devrait être mise à mal par les conditions actuelles.Si celles-ci persistent, le soja pourrait venir remplacer le maïs sur certaines parcelles. Les semis de soja sont réalisés à ce jour à hauteur de 22 %, contre 31 % en moyenne à cette date sur les cinq dernières années. Dans les Grandes Prairies du Canada, des inondations causent des dégâts importants, notamment dans la province du Manitoba, où plusieurs millions d'acres de terres cultivables sont sous l'eau à l'heure actuelle. Il semble peu probable que celles-ci aient le temps de s'assécher avant la fin de la période optimale de semis, c'est-à-dire avant fin mai.
Le Bassin mer Noire, seule région épargnée
Avec, depuis avril, des températures inférieures de 5°C par rapport aux normales, le retard cumulé est déjà de deux à trois semaines pour les semis de blé de printemps, seul blé cultivé sous ces latitudes. Les semis de colza, normalement effectués entre mai et juin, ont encore leurs chances pour l'instant, mais les conditions météorologiques devront impérativement s'améliorer sous peu. Or, les prévisions météorologiques à 7 jours sont incertaines, ce qui pourrait retarder encore davantage les semis.Rappelons que la situation est des plus tendues sur ce produit, en raison des pertes dus au gel cet hiver et de celles probables, liées à la sécheresse actuelle dans les principaux pays producteurs européens. Dans ce contexte climatique trop sec en Europe et dans le Sud des Usa, mais trop humide sur les cultures de printemps en Amérique, la seule région du monde à tirer son épingle du jeu est pour l'instant le Bassin de la mer Noire. La Russie et l'Ukraine pourraient donc retrouver leur importance à l'export cette année, si aucun incident climatique ne vient renverser la situation comme ce fut le cas l'an dernier.