![]() 35,5 Mt de blé devraient être récoltées cette année en France, si les conditions restent favorables. (© Terre-net Média) |
La France est ainsi bien placée pour exporter ses céréales, aussi bien son blé que son orge car l’ensemble de ses concurrents de la mer Noire affichent un recul de leur production. Et il est fort probable que, l'hiver prochain, l’Australie et l’Argentine ne renouvellent pas leurs performances de 2012.
En effet, les trois pays de la mer Noire (Ukraine, Russie et Kazakhstan) voient fondre leur production de blé de près de 25 Mt et par conséquent leurs capacités d’exportations d’au moins autant alors que le Maroc sera confronté à un déficit de production de 2,3 Mt (- 40 %).
La France bien placée à l'export
Résultat, avec 30 Mt de blé produites en moins, la planète puisera dans ses stocks, diminuera sa consommation de blé fourrager de 11 Mt et réduira aussi ses échanges commerciaux de 11 Mt pour compenser le déficit de production. Cette conjoncture ne semble pas satisfaire les marchés puisque les cours s’envolent depuis fin juin, entraînés par ailleurs par la baisse de l’euro vis-à-vis du dollar. Il est vrai que la situation du maïs est inquiétante (cf encadré).
Et si les conditions météorologiques du printemps dernier ont bien profité aux céréaliers français qui pourront produire 11,2 Mt d’orge, grâce à de meilleurs rendements (69q/ha, soit +9 quintaux) et à une surface d’orge de printemps en hausse de 200.000 ha, il en est tout autrement des pays d’Europe centrale qui, après le froid hivernal, sont confrontés à des déficits hydriques.
La France sera donc, dans ces conditions, l'un des principaux exportateurs mondiaux d’orge dans les prochaines semaines, compte tenu des céréales disponibles.
Maïs et soja: le saut dans l'inconnu L’Usda pèche par optimisme. Il est d’ores et déjà acquis que les Etats-Unis ne produiront pas les 374 millions de tonnes annoncées par l’institut de prévisions statistiques. L’état des plantes n’est pas satisfaisant. Le manque d’eau, la rotation insuffisante des cultures et la valorisation de nouvelles terres pas toujours appropriées au maïs, poussent à revoir les perspectives de récoltes à la baisse. Les 10,4 tonnes par hectare retenues par l’Usda pour établir ses prévisions sont hors d’atteinte. L’augmentation de la production de maïs de 60 Mt annoncée en fanfare pourrait être ramenée à 34 Mt si le rendement est au final de 9,7 t/ha. Et aucun pays ne serait là non plus en mesure de prendre le relai alors que la Chine prévoirait d’importer 7 Mt de grains (contre 4 Mt sur 2011/2012) durant la campagne. Sur le front des protéagineux, la situation n’est pas plus rassurante. La planète accuse encore le coup après les faibles récoltes sud-américaines de l’hiver dernier. Et malgré les cours élevés, tout porte à croire que le soja n’a pas réellement eu la préférence des farmers américains. Il est vrai que les garanties de prix, offertes par les assurances récoltes souscrites pour le maïs, rendent la culture plus attractive et verrouillent, avec un prix de référence de 5,68$ par boisseau, l’assolement depuis le début du printemps. Dans ces conditions, les cours des protéagineux flambent, entraînés par les inquiétudes sur la récolte de colza qui devrait débuter dans les prochains jours en Europe et en France. |