Flambée des céréales, des emballages, de l'énergie, du transport... « Je pense que nous n'avons jamais eu un contexte d'inflation aussi fort sur l'ensemble des coûts en entreprise », a souligné en conférence de presse Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, qui représente 2 300 entreprises à statut coopératif.
Dans le même temps, le secteur agroalimentaire français a des besoins d'investissement « colossaux », estimés à 9 milliards d'euros par an, pour produire de manière plus durable (bâtiments moins énergivores, réduction du plastique dans les emballages...). Mais « le niveau de marge aujourd'hui permet tout juste de faire les investissements de maintenance », affirme Dominique Chargé, faisant un « constat de déclin de notre industrie agroalimentaire ».
La faute à la « spirale déflationniste » : depuis des années, la grande distribution parvient à payer toujours un peu moins cher les produits alimentaires auprès de ses fournisseurs.
La Coopération agricole espère enrayer cette tendance à l'occasion des négociations annuelles, qui débutent en octobre. Elle veut vendre aux enseignes ses produits 5 à 10 % de plus que l'an dernier. La facture ne sera pas aussi salée pour le consommateur, tient-elle à rassurer.
« Ça veut dire quelques centimes de plus sur une bouteille de lait ou un paquet de farine », seulement « quelques euros » en plus chaque mois dans le budget des ménages, selon Dominique Chargé.
Début de la conférence de presse de rentrée de @lacoopagricole, qui se tient dans un format hybride pic.twitter.com/wg7dLVUUXW
— La Coopération Agricole (@lacoopagricole) September 29, 2021
La démarche est similaire du côté de l'Ania, qui défend les intérêts de l'agroindustrie, hors groupes coopératifs. L'organisation avait rapporté en juin que les entreprises faisaient remonter « un besoin tarifaire de 9 % en moyenne toutes catégories confondues ».
L'Ania n'avait pas communiqué sur ce chiffre lors d'une conférence de presse mi-septembre, mais avait à nouveau plaidé pour que les tarifs d'achat se redressent. « Cela se traduirait par une hausse des prix d'un euro par mois et par Français », avait alors affirmé le président de l'Ania Jean-Philippe André.