Procès
Carrefour: relaxe d'un ex-cadre jugé pour vol, chantage et tentative d'extorsion

« Les procédures se sont multipliées contre Jérôme Coulombel pour éviter qu'il parle : on lui reproche de dire, pas de dire des choses fausses, et d'avoir en sa possession les dossiers qui prouvent ce qu'il dit », a estimé Me Clément Picard. Le tribunal a notamment estimé que le fait d'avoir emporté des documents professionnels était justifié pour sa défense prud'homale, tandis que la preuve n'avait pas été apportée quant à la tentative d'extorsion.

« Je suis soulagé, je regrette ces cinq années de galère qui ont détruit ma famille, ma vie personnelle et professionnelle mais je respire enfin et je suis heureux que la justice soit passée », a déclaré le juriste après l'audience, dont le statut de lanceur d'alerte n'a toutefois pas été retenu. « Nous allons examiner les motifs du jugement : nous croyons comprendre que la décision du juge est liée au recours engagé par Jérôme Coulombel aux prud'hommes et en prenons acte », a pour sa part indiqué la communication du groupe Carrefour à l'AFP.

Alors directeur juridique du département contentieux pour la France, Jérôme Coulombel avait dénoncé en interne dans les années 2010 de nouvelles pratiques commerciales et juridiques, dont les « remises complémentaires de distribution » (RCD). Celles-ci faisaient peser selon lui un « risque énorme » au groupe Carrefour, qu'il a quitté définitivement en 2017 après un burn-out.

Une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ouverte en 2016 sur ces mêmes pratiques avaient abouti quatre ans plus tard, en 2021, à la condamnation de l'enseigne à une amende de 1,75 million d'euros. La DGCCRF reprochait à Carrefour d'avoir « exigé de ses fournisseurs une RCD » comme « préalable à l'ouverture des négociations commerciales ».

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