« Les dégâts sont extrêmement importants à l'ouest d'une ligne allant de Loctudy (Finistère) à Guingamp (Côtes-d'Armor) », a indiqué à l'AFP Paul Sansot de l'Office national des forêts (ONF). « En pointe de Crozon, les vents ont tapé à 190 sur les forêts » et « environ 80 % de la forêt est tombée par terre ou a subi de graves préjudices », a indiqué à l'AFP Marie Dubois, directrice de l'ONF Bretagne. Plus à l'intérieur des terres, les vents ont frappé des massifs forestiers à plus de 150 .
La tempête de 1987 avait touché un quart des forêts bretonnes. « On n'est pas sur ces superficies-là aujourd'hui pour la tempête Ciaran, pour autant très localement il y a eu des impacts très forts dans les massifs », a relevé Mme Dubois.
« Le gros problème de cette tempête est qu'elle est passée sur des arbres en feuilles, ce qui a fait une grosse prise au vent, avec en plus des sols détrempés », a expliqué Paul Sansot.
« L'estimation des dégâts va prendre du temps », a dit la directrice de l'ONF Bretagne. Une fois le diagnostic connu, l'ONF verra quels usages donner au bois pour qu'il continue à stocker le CO2 cumulé de son vivant, par exemple en le transformant en charpente, complète Paul Sansot.
L'ONF laissera aussi une partie du bois mort dans les forêts pour les espèces (champignons, lichens, insectes, mousses) qui en dépendent. Certains arbres tombés étaient centenaires ou bicentenaires. Retrouver une forêt telle qu'elle était avant la tempête prendra des décennies, a averti Marie Dubois.
Dans les forêts privées, le constat est globalement le même. « On a des secteurs bien impactés : le Finistère et l'ouest des Côtes-d'Armor », notamment dans les secteurs de Morlaix et des monts d'Arrée, a fait savoir à l'AFP Pierre Brossier, du Centre national de la propriété forestière (CNPF).
Avec environ 400 000 hectares de forêt dont environ 10 % relève de l'Office national des forêts, le reste étant des forêts privées, la Bretagne est une des régions les moins boisées de France.
