Dans ses rapports, l’Anses conclut quant à l’absence actuellement « d’alternatives équivalentes aux néonicotinoïdes en termes d’efficacité, de durabilité, d’opérationnalité et de praticité pour lutter contre les pucerons vecteurs de la jaunisse virale. » Pour sa part, l’Efsa « confirme que l’usage des néonicotinoïdes sur la betterave sucrière, plante récoltée avant floraison et non attractive pour l'ensemble des insectes pollinisateurs, ne présente pas de risques avérés pour ceux-ci. »
Les acteurs de la filière prennent acte de ce risque potentiel identifié par l'Efsa pour les pollinisateurs visitant une culture succédant à une betterave ayant bénéficié d'un traitement néonicotinoïdes en enrobage de semences. Ils rappellent toutefois que, dans 94 % des cas, la culture suivante est une céréale, donc est non attractive pour les pollinisateurs.
Le 28 février, un amendement visant à l’interdiction totale des néonicotinoïdes était repoussé en séance plénière du Parlement européen. En effet, au cours des débats sur l'apiculture, le commissaire européen Phil Hogan rappelait la spécificité de la betterave. En cas d’interdiction des néonicotinoïdes, la filière estime une perte potentielle de rendement jusqu'à 50 % selon les régions.
Ainsi, « l’AIBS espère être entendue et bénéficier d’une dérogation dans le temps, afin que des recherches de solutions alternatives nouvelles puissent aboutir. »