Interrogé sur la fraude au fipronil, le porte-parole a dénoncé « un jeu des industriels assez opaque ». « Est-ce que ce sont les industriels qui ont tardé à établir où étaient passés les produits ou est-ce que c'est le gouvernement qui a tardé à sortir la liste ? », s'est-il interrogé. « Nous on penche plutôt quand même sur le fait que les industriels n'ont pas joué le jeu », a-t-il poursuivi, jugeant qu'il « aurait fallu (...) que le gouvernement fasse preuve de beaucoup plus de fermeté et exige de l'agroalimentaire des résultats et une traçabilité beaucoup plus rapide ».
Plus généralement, « on s'aperçoit que tous les scandales sanitaires, tous les scandales de fraude, de tromperie au niveau de l'alimentation (...) c'est l'agroalimentaire qui les crée et qui les entretient », a affirmé Laurent Pinatel.
La Confédération paysanne pour sa part défend un projet « basé sur la reconnaissance du travail » et « la juste rémunération » des agriculteurs, a dit son porte-parole, revendiquant un poids de 20 % aux élections professionnelles du secteur agricole. Selon Laurent Pinatel, « on voit très bien qu'il y a un type d'agriculture qui est prédatrice », « l'agriculture industrielle (qui) a une capacité de captation des primes (subventions, ndlr) au niveau européen » et qui « a les moyens de bouffer toute la petite agriculture ». Il a dénoncé les « fermes-usines qui sont en train de bousiller notre alimentation et la santé des gens, des paysans en premier lieu, et qui sont en train de faire disparaître tout un tas de paysans ».
La Confédération paysanne demande une loi prévoyant la fixation d'un revenu pour les paysans en fonction de leurs coûts de production, a-t-il rappelé. « Il faut déterminer un prix en-dessous duquel l'agriculteur ne peut pas vivre, et après il faut que la grande distribution, la grande transformation accepte de partager le gâteau », a-t-il lancé.
La Confédération paysanne fêtait ce week-end son 30e anniversaire dans le village charentais d'Alloue, près de Confolens. Son histoire a été jalonnée d'épisodes comme le démontage d'un restaurant McDonald à Millau en août 1999 sous l'égide de son porte-parole de l'époque, José Bové, ou d'arrachages de plants de maïs transgénique dans les années 2000.