Alors que la récolte de céréales affiche un rendement global bien meilleur qu'en 2016 avec une bonne qualité des grains, les prix très bas sur le marché ne couvrent pas les coûts de production. C'est ce que dénonce dans un communiqué de presse la Confédération paysanne.
Selon le syndicat, « les zones intermédiaires sont d'autant plus touchées que les rendements sont, malgré tout, très hétérogènes. Dans ces zones moins productives, le rattrapage par rapport à 2016, année catastrophique, n'a pas toujours lieu. »
La faute en revient selon la Confédération paysanne au marché mondial : « Les productrices et producteurs de céréales sont soumis à une forte compétition sur le marché mondial et à une volatilité des prix très importante. La France s'est longtemps reposée sur une "compétitivité" liée à des rendements élevés par rapport à d'autres territoires céréaliers dans le monde. Or, l'augmentation constante de la production en mer Noire et du stock de report resserrent les écarts. La baisse des coûts de production dans ces territoires, en particulier par des investissements dans les capacités logistiques d'exportation, participent aussi à ce resserrement. Et ce sont évidemment les paysannes et les paysans qui en payent le prix. »
Le syndicat regrette le recul du gouvernement français sur la majoration de 100 euros/ha pour les 52 premiers hectares qui selon lui « aurait permis une répartition plus juste des aides au bénéfice d'une grande partie des exploitations ».
Pour la Confédération paysanne, « il est aujourd'hui indispensable d'interroger la filière grandes cultures sur les limites du marché mondial qui ne permet pas la rémunération du travail des paysannes et des paysans. La structuration de filières à forte valeur ajoutée, orientées vers des marchés relocalisés, doit être sérieusement engagée. Les paysans et paysannes doivent bénéficier d'un accompagnement permettant de diversifier les productions sur les fermes, et ceci particulièrement pour les zones intermédiaires. »