Depuis le 15 mars et pour trois mois, la plupart des supermarchés se sont engagés à vendre une sélection de produits au « prix le plus bas possible », formule leur laissant une grande liberté de manoeuvre. L'objectif pour Bercy : tenter d'endiguer l'inflation galopante dans les rayons des supermarchés, encore mesurée à près de 16 % sur un an en mars.
« On va évidemment prolonger (l'opération) d'un trimestre supplémentaire parce que l'été est difficile », a déclaré Bruno Le Maire sur France 2 samedi soir. « Comme les prix ne vont pas baisser immédiatement, il faut que les distributeurs s'engagent pour l'été prochain et ils l'ont fait, tant mieux. »
Bruno Le Maire a également « remercié » les industriels de l'agro-alimentaire d'avoir accepté de nouvelles négociations commerciales « pour baisser les prix », « ce qui fait que, à la rentrée de septembre octobre, nous aurons - en tout cas c'est ma détermination - cassé la spirale des prix ».
Réouverture des négociations commerciales
La principale instance représentative de l'industrie agro-alimentaire, l'Ania, s'est engagée la semaine passée à ce que les 75 plus grandes entreprises du secteur rouvrent les négociations « avant la fin du mois ».
Dès le 11 mai, Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), avait assuré que les distributeurs avaient « globalement donné leur accord à la prolongation des opérations anti-inflation ».
Le PDG de Système U Dominique Schelcher a ainsi annoncé qu'il prolongeait le trimestre anti-inflation « jusqu'à la fin de l'année ».
Selon le gouvernement, « en moyenne depuis sept semaines, les prix des produits du trimestre anti-inflation ont baissé de 13 % dans le panier », une analyse qualifiée de « fausse » par l'influente association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui dit avoir relevé de faibles hausses des prix dans plusieurs enseignes.
Sur le volet fiscal, alors qu'Emmanuel Macron a promis 2 milliards d'euros de baisses d'impôts pour les classes moyennes d'ici à 2027, Bruno Le Maire a indiqué qu'il fera « des propositions » d'ici « quelques semaines » et estimé que « les annonces pourront être faites d'ici quelques mois ».
« Nous faisons ce que nos finances publiques nous autorisent à faire et je pense que 2 milliards d'euros, c'est déjà une somme importante », a-t-il observé.