« En l'absence d'acquéreur identifié à date, un projet de fermeture du site doit être envisagé à l'issue de la campagne 2023/24 », a expliqué la direction dans une circulaire adressée mardi à ses coopérateurs planteurs et consultée par l'AFP. Malgré « plusieurs marques d'intérêt », le spécialiste de la transformation de matières premières agricoles (en sucre, alcool, fécule...) « considère que les chances de concrétisation d'un projet de cession de l'activité à court ou moyen terme sont limitées », selon ce texte signé notamment par le président du conseil d'administration, Gérard Clay.
L'Union nationale des producteurs de pomme de terre (UNPT) a interprété dans un communiqué mercredi les annonces de Tereos comme actant « l'échec de la reprise du site ».
Projet de fermeture de la féculerie d’Haussimont (Marne) : un coup dur pour la souveraineté alimentaire nationale ! La réaction de l’UNPT ⬇️ pic.twitter.com/vfC26suYw1
— UNPT 🥔 (@UNPT_FRANCE) June 21, 2023
« C'est une page de l'histoire agricole française qui se tourne et un coup dur pour le secteur féculier national », regrette l'association spécialisée du syndicat majoritaire FNSEA, en faisant le lien avec le changement climatique qui affecte « de plus en plus durement les rendements des cultures de printemps comme celle de la pomme de terre ».
Tereos, deuxième groupe sucrier mondial - derrière l'allemand Südzucker -, avait déjà annoncé début mars la fermeture de sa sucrerie d'Escaudoeuvres (Nord) et de sa distillerie de Morains (Marne), dans le cadre d'une « réorganisation industrielle ». La nouvelle avait déclenché un blocage du site d'Escaudoeuvres par des salariés, des manifestations et des remontrances gouvernementales.
Initialement, 26 postes devaient être supprimés à Morains et 123 à Escaudoeuvres. Pour ces deux sites-là, la CGT s'est félicitée dans un communiqué diffusé mercredi des « avancées arrachées » après « plus de 80 jours d'occupation » et de mobilisation, affirmant que « tous les salariés d'Escaudoeuvres et de Morains conserveront un emploi dans le groupe ».
Tereos a précisé à l'AFP que près de 150 postes dans le cadre d'une mobilité interne devaient être proposés avant fin août aux employés concernés et qu'« une quarantaine » étaient maintenus, en partie provisoirement, sur le site d'Escaudoeuvres.
Le groupe coopératif, propriétaire des marques Béghin Say et La Perruche, a réalisé l'an dernier un bénéfice opérationnel « record » de 664 millions d'euros, dopé par les cours du sucre.