Sur 48 677 entreprises des industries et du commerce de gros agroalimentaires, 1 341 sont des coopératives, qui représentent 27 % du chiffre d’affaires, soit 125 milliards d’euros, et 22 % de l’emploi salarié, indiquent les derniers chiffres d’Agreste, le service de statistiques du ministère de l’agriculture, concernant l’année 2023. 123 d’entre elles sont de grandes entreprises ou entreprises de taille intermédiaire (ETI) qui comptent pour 109 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Un poids particulièrement important en lait et viande
Les coopératives sont plus présentes dans certaines zones du territoire : ouest et est de la France, dans les zones laitières et d’élevage, et dans le sud-ouest, où l’on trouve une concentration de productions céréalières et viticoles, souligne Agreste.
Leur poids économique est particulièrement important dans la fabrication de produits laitiers, puisque les coopératives représentent 45 % du chiffre d’affaires, soit 22 milliards d’euros sur 50 milliards au total, et dans la transformation de la viande (16 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur 46 milliards au total). Elles assurent également les deux tiers du chiffre d’affaires du commerce de gros de produits agricoles bruts et d’animaux vivants, avec 50 milliards d’euros.
En revanche, leur poids économique est moindre dans le commerce de produits alimentaires et de boissons. Pour autant, elles sont relativement nombreuses dans le secteur viticole (505 coopératives).
Une rentabilité économique différente
Portées par les agriculteurs, les coopératives reposent sur un modèle économique qui combine services aux producteurs et activités commerciales, expliquant des performances économiques inférieures à celles des autres entreprises du secteur, souligne Agreste. Ainsi, elles affichent un taux de valeur ajoutée (part de la valeur des ventes restante une fois payées les marchandises, les matières premières et autres charges de fonctionnement) de 9 % en moyenne, contre 17 %, une différence qui s’explique aussi par la forte présence des coopératives dans le commerce de gros de produits agricoles bruts et d’animaux vivants, « où le taux de valeur ajoutée est structurellement plus faible (6 %) par rapport aux autres activités », indique Agreste.
Le taux de marge des coopératives est également en retrait, à 27 % contre 36 % dans les entreprises non coopératives. Par ailleurs, l’endettement des coopératives est plus élevé, de part la nécessité d’alimenter des fonds propres qui reposent uniquement sur les parts sociales de leurs adhérents. En 2023, le ratio dettes financières sur fonds propres des coopératives était de 61 %, contre 37 % pour les autres entreprises, indique le service de statistiques du ministère de l’agriculture. Le secteur laitier fait en revanche exception à cette règle, puisque les coopératives y présentent un taux d’endettement plus faible que celui des autres entreprises, à 37 % contre 42 %. Enfin, la capacité d’autofinancement des coopératives est également plus faible, à 2 %, contre 6 % pour les entreprises non coopératives.