Mercredi aura été une « petite journée » dans les deux sucreries de l'île, au Moule (Grande-Terre) et à Marie-Galante avec 1.500 et 500 tonnes respectivement apportées. Une incertitude a plané sur le début effectif de la campagne avec une mobilisation des ouvriers agricoles de l'usine de Gardel au Moule dans le cadre des négociations annuelles obligatoires.
« Nous travaillons avec Mère Nature. On ne peut que déplorer la sécheresse mais on ne peut pas irriguer les 14.000 hectares de canne », a expliqué Georges Magdeleine, le président de l'interprofession, l'Iguacanne.
En 2016, 493.842 tonnes de canne devraient être récoltées dans les quatre bassins canniers. Une baisse de 25 % par rapport à 2015 et ses 656.566 tonnes récoltées.
Météo France l'affirme dans son bulletin annuel : « 2015 se classe parmi les plus sèches et les plus chaudes sur la Guadeloupe ». Les périodes normalement pluvieuses ont connu de forts déficits en précipitations : 15 à 40 % sur l'année. Fait qui interpelle aussi : la température est restée pendant 52 jours supérieure à 25 degrés. Or « la richesse en sucre dépend de l'amplitude de température entre le jour et la nuit », a expliqué Georges Magdeleine. « Elle peut s'améliorer en cours de route », a-t-il ajouté.
Ce qu'espèrent les 36 opérateurs de coupe. Leur paiement repose sur la richesse saccharine et sur le tonnage dans une autre mesure. Ce dernier étant en baisse, une diminution des revenus est à craindre.
« Il faudrait que cette campagne se passe bien : pas de panne au niveau de l'usine, pas de pluies pour l'arrêter. Elle pourrait être finie dans les 80 jours », a poursuivi Georges Magdeleine. « On rebondit toujours ! La canne occupe le tiers de la surface agricole. Nous sommes une filière d'excellence ! », a-t-il affirmé.
La Guadeloupe (Guadeloupe continentale et Marie-Galante) compte 5.500 planteurs de cannes à sucre. La filière fait vivre directement et indirectement 15.000 à 20.000 personnes. En Guadeloupe proprement dite, 60 à 80 % des cannes sont récoltées à la machine alors qu'à Marie-Galante, la coupe reste majoritairement manuelle.
Une nouvelle convention canne 2016-2022 a été signée fin janvier entre le Préfet de la Guadeloupe et l'interprofession, visant à garantir la pérennité de la filière. Elle fixe les conditions d'octroi des aides nationales pour les campagnes 2016 et 2017, année de libéralisation du secteur sucrier européen, au cours de laquelle les discussions doivent reprendre.
