Pro et anti essaient d'aplanir leurs divergences en vue du Grenelle

Cet intergroupe de travail, spécifiquement dédié aux OGM, a été mis en place le 3 septembre en plus des six groupes chargés de préparer ces états-généraux de l'environnement prévus d'ici fin octobre. Les risques de blocage sont réels entre ONG écologistes, agriculteurs et semenciers. "Certains veulent un moratoire avant toute discussion. C'est le point dur", indique à l'AFP Didier Marteau, en charge du dossier OGM à la FNSEA, principal syndicat agricole, partisan d'une loi sur les OGM mais opposé à tout moratoire. Le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, a réaffirmé lundi sur Europe 1 qu'il était "favorable à la recherche sur les OGM en plein champ" pour que la France ne dépende pas des "autres pays", notamment des Etats-Unis.

L'Alliance pour la Planète, un collectif de 80 organisations de défense de l'environnement dont Greenpeace, WWF, Ecologie sans Frontière ou Les Amis de la Terre, exige un moratoire sur toute culture d'OGM en plein champ "jusqu'à ce que soient garantis par la loi, la liberté et le droit de produire et de consommer sans OGM". Elle demande également un moratoire "sur la commercialisation du MON 863 (un maïs OGM de la firme Monsanto) au regard des doutes apparus sur son innocuité pour la santé". "On ne peut pas traiter la question des OGM sans qu'un moratoire préalable ait été décidé, le temps de discuter de la loi", fait valoir Alexandre Faro, porte-parole d'Ecologie sans frontières, membre de l'Alliance. Les industriels des biotechnologies "ont intérêt au vide juridique actuel qui les avantage car il ne fixe aucune contrainte", estime Arnaud Gossement, porte-parole de France Nature Environnement (FNE) qui fédère la plupart des associations française de protection de la nature.

Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a promis fin août une loi sur les OGM afin de "sortir de l'hypocrisie" et annoncé la création d'une Haute-Autorité des OGM, "indiscutable et indépendante". La France a transposé en mars, par décrets, la directive européenne encadrant les cultures d'OGM, sans débat public et en renonçant faute de temps au projet de loi adopté par le Sénat en mars 2006. FNE, qui avait formulé un "contre-projet" à l'époque, l'a remis sur la table et réclame de "véritables enquêtes publiques" pour les demandes d'autorisation de mise en culture d'OGM, ainsi que le droit pour les maires de réglementer ou interdire les cultures d'OGM, qui leur est nié aujourd'hui.

De leur côté, les professionnels des semences et de la protection des plantes estiment qu'"aucune raison objective ne justifie l'instauration d'un moratoire", selon leur porte-parole Philippe Gracien. "Les plantes biotechnologiques légalement autorisées sont cultivées sur plus de 100 millions d'hectares dans plus de 20 pays", font valoir les semenciers qui dénoncent les "actes de vandalisme" commis régulièrement en France par les militants anti-OGM. Et "en 12 ans de culture et de consommation aucun incident sanitaire ou environnemental n'a jamais été scientifiquement prouvé", assurent-ils. Les cultures commerciales de maïs OGM ont explosé en 2007, avec plus de 20.000 ha (0,75% de la surface totale du maïs en France), soit quatre fois plus qu'en 2006.

Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole