Les agriculteurs vont pouvoir semer du tournesol

| Publié le 21/04/2009

Un arrêté a été pris en mars 2009 pour autoriser exceptionnellement la succession tournesol-tournesol. Il va permettre à de nombreux agriculteurs du Sud-Ouest de cultiver des terres restées inoccupées suite à un hiver très pluvieux et à l’impossibilité de semer.

Les agriculteurs concernés, essentiellement du sud-ouest, ont jusqu'au 15 juin pour semer leur tournesol (© Terre-net)

« La situation a été très exceptionnelle dans le Sud-Ouest en novembre et décembre derniers, raconte Pierre Jouffret, du Cetiom. Nous avons eu une pluviométrie continuelle jusqu’à noël, qui a rendu impossible les semis de blés. De mémoire d’agriculteur, je n’avais encore jamais vu cela ! Les agriculteurs se sont retrouvés au printemps avec des terres libres .»

Afin de remédier à ce problème, une demande de dérogation a été faite par les agriculteurs, le Cetiom, et les Chambres d’agriculture auprès du ministère de l’Agriculture, pour pouvoir exceptionnellement semer du tournesol après un précédent tournesol. Car cela leur était impossible jusqu'à maintenant, à cause de l’arrêté de novembre 2005 qui interdit une rotation tournesol-tournesol.

Cette mesure avait été prise dans le but de freiner l’apparition des résistances du mildiou aux variétés de tournesol et au mefénoxam, fongicide utilisé en traitement des semences et le seul homologué et efficace contre cette maladie. De plus, aucune autre culture ne se prête aussi bien aux conditions pédo-climatiques de la région. Le tournesol restait donc l’ultime solution pour ces agriculteurs.

Un «oui, mais... »

Leur demande a donc été entendue et l’arrêté du 25 mars 2009 (►voir article déjà paru (réservé abonnés Pro) a été pris. A titre exceptionnel et pour cette année seulement, les agriculteurs du Sud-Ouest et de Poitou-Charentes, qui sont essentiellement concernés et qui n'ont pas pu semer leur céréales l'an dernier, pourront donc semer du tournesol sur un précédent tournesol.

Mais ils devront cependant respecter des conditions strictes : « Il s’agissait de protéger les solutions de lutte contre le mildiou qui existent actuellement, justifie Pierre Jouffret. Les solutions génétiques et la solution chimique. Il n’y a pas d’autres alternatives possibles contre cette maladie. »

Rappel des conditions stipulées dans l’arrêté

semer avant le 15 juin 2009
semer une variété différente de celle implantée sur la parcelle en 2008
utiliser une variété résistante, a minima , aux principales races 710, 703 et 304 (communiquée par le distributeur)
obligation d'utiliser des semences non traitées avec un fongicide spécifique anti-mildiou (mefénoxam)
obligation d'utiliser des semences certifiées
tout usage de cette dérogation est soumis à déclaration préalable auprès du service chargé de la protection des végétaux de la Draa, a minima dans les trois jours qui précèdent le semis (source Cetiom).
La déclaration sur papier libre doit être adressée par courrier à la Draaf/Sral (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la Forêt/ Service régional de l’alimentation) de votre région ; elle précisera (source Cetiom):

- les coordonnées de l'exploitant (Raison sociale ou nom de l’exploitant, adresse, tel.)
- le N° de Pacage
- le nombre d'hectares / îlot concerné (préciser le N° d'îlot)
- La variété implantée en 2008 et celle prévue en 2009 sur chaque îlot concerné.
- Date prévisionnelle de semis.

+ 4 recommandations ►consulter l’arrêté pour plus d'informations(réservé abonnés Pro)

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