Les conditions de maintien de la production

Les conditions de maintien de la production

« L’année 2010 a été difficile pour la filière et a confirme des tendances de fond : nous devons relever de nouveaux défis, comme celui de la production, de l’exportation, de l’adaptation aux changements climatiques et le maintien de la biodiversité », expliquait Philippe Pinta, président de l’AGPB, en accueillant les congressistes de la 13e journée nationale blé dur à Marseille, en janvier dernier.
« L’année 2010 a été difficile pour la filière et a 
confirmé les tendances de fond. Nous devons
relever de nouveaux défis : production, exportation,
adaptation aux changements climatiques et
maintien de la biodiversité », selon
Philippe Pinta, président de l’Agpb. (© CZ)

« La production de blé dur doit augmenter pour répondre aux nouveaux besoins d’une population en croissance, expliquait Philippe Pinta, président de l’Agpb, en accueillant les congressistes de la 13e journée nationale blé dur à Marseille, en janvier.

« Cela passe en France par une augmentation de la productivité, indispensable pour absorber l’augmentation des charges qui, elle, est annuelle, poursuit-il. Cette augmentation passera en partie par la génétique et il faut se poser la question des biotechnologies sur blé dur en France. »

Autre point d’incertitude : la Pac. « Quel sera le budget européen ? Quel sera le budget pour le blé dur dans le cadre du premier pilier et quelles seront les contraintes, notamment celles du verdissement des aides ? »

Plus de fluidité et de stabilité

Philippe Pinta a plaidé pour trouver une solution pour le blé dur, notamment pour les régions historiques de production, peut-être via des références liées au territoire et dans le cadre du 2e pilier. « Nous devons y réfléchir car s’il n’y a plus de blé dur, il n’y a pas de solution de remplacement. La problématique est connue. »

Pour souligner ces propos, Philippe Braun et Sophie Valade (Arvalis – Institut du végétal) ont présenté deux travaux menés sur la productivité : l’impact du changement climatique, l’état des connaissances et la gestion du risque moucheture. Guy Callejon (Ebro-Foods, propriétaire de Panzani) a présenté sa vision du marché international, en tant que semoulier, plaidant surtout pour davantage d’innovations. Mais pour permettre cette innovation, il a émis un souhait : « qu’à l’avenir, il y ait plus de fluidité et de stabilité des prix ». Un vœu partagé par les intervenants de la table ronde, organisée à l’issue de l’intervention de l’industriel.

La contractualisation

Pour Michel Pontier (commission régionale Arvalis Paca/LR), la fluidité et la stabilité passent par la contractualisation. « Les coopératives doivent continuer à concentrer l’offre et à faire comme la distribution. » Quant à la Pac, il est favorable à une « compensation spécifique pour la zone méditerranéenne qui nous aiderait à nous bagarrer sur les marchés européens et mondiaux, malgré nos faibles rendements ».

Pour Michel Pontier (commission régionale Arvalis Paca/LR, à gauche)) et Serge Vialette (président de l’association blé dur méditerranée, à droite) se rejoignent notamment sur l’importance d’obtenir une compensation spécifique pour le blé dur méditerranéen dans la prochaine Pac.
Michel Pontier (commission régionale Arvalis Paca/LR, à gauche) et Serge Vialette
(président de l’association blé dur méditerranée, à droite) se rejoignent notamment
sur l’importance d’obtenir une compensation spécifique pour le blé dur
méditerranéen dans la prochaine Pac. (© CZ)

Pour Serge Vialette (président de l’association blé dur méditerranée), il faut tenir compte de l’expérience des autres. « Les exemples italien, portugais ou espagnol nous montrent déjà ce qu’il ne faut pas faire. Il faut que les stratégies de production soient liées au terroir. La question se pose en Méditerranée, d’où l’idée de fédérer les espaces fragiles pour réfléchir ensemble à la préservation de ces productions vitales. Si l’on n’arrive pas à soutenir ces terroirs fragiles, il ne faudra pas s’étonner si le blé dur disparaît chez nous ! Maintenant, faut-il le faire dans le 1er ou le 2e pilier ? On connaît le point d’achoppement : dans le 2e pilier, il faut trouver le cofinancement. Quand cette question sera réglée, nous aurons fait la moitié du chemin. »

Enfin, la réflexion doit évidemment porter sur une politique qualitative, « pour entrer sur tous les marchés qui s’offrent à nous ». En résumé : un prix de marché, un soutien et une politique de rendement qualitative. « Ces trois axes nous permettront de maintenir une filière blé dur sur l’arc méditerranéen. »

L’export

Ailleurs, la solution passe par l’export. Pour François Moinard (président de la commission technique blé dur Grand Ouest d’Arvalis), « le passeport de sortie est l’export » mais également « l’accès à la semence certifiée et aux résultats de la recherche ». Il a également plaidé en faveur de la création d’un « outil de lisibilité des prix au moment de la plantation » qui permettrait, selon lui, d’éviter cette volatilité des prix.

En dehors du prix et de la R&D, pour Paul-Henri Doublier (président de la commission technique blé dur Centre/Ile-de-France d’Arvalis) la réglementation est également un élément jouant sur la volatilité du marché. « Nous devons avoir les mêmes règles du jeu que nos concurrents », s’exclame-t-il, tout en relevant qu’il faut poursuivre la réflexion sur la contractualisation pour « maintenir un différentiel de prix blé dur/blé tendre suffisant à motiver les semis », tout en ayant des signes « plus précoces » du marché, notamment de la campagne canadienne qui conditionne beaucoup de chose.

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