Les fortes chaleurs pourraient pénaliser le remplissage des grains

Le cumul des températures supérieures à 25°C entre la floraison et le stade grains pâteux permet de déterminer le potentiel du Pmg du blé. Ainsi, durant cette phase, les températures maximales journalières sont suivies afin d’estimer les pertes potentielles de rendement dues à ces excès thermiques.

Au 27 juin, les grains de blé ont terminé leur phase de remplissage sur une grande partie de la France. Les régions au Nord de la Seine sont à un niveau de remplissage de 80 %.

Au Nord de la Seine, où les grains sont à 80 % de remplissage, les températures actuelles sont très défavorables au bon déroulement de cette phase. Les conséquences pourraient être néfastes pour le rendement final. Au Sud de la Seine, il est possible de faire le bilan des pertes potentielles de Pmg. La sécheresse ayant limité le nombre de grains/m², les pertes seront limitées. Si on prend le nombre théorique de 12.000 grains/m², les pertes peuvent être estimées selon la carte ci-dessous : 2 q/ha pour l’ensemble de la France, par rapport à des conditions de remplissage optimales.

Pertes potentielles de Pmg et de rendement pour la moitié Sud de la France. (© LL)

Sur l’ensemble de la France, les cumuls de T > 25°C pour les 4 dernières années montrent que 2011 est très favorable par rapport à l’année dernière (cf. tableau ci-dessous), puisque le cumul est deux fois moins élevé cette année. D’après un modèle mathématique, cela pourrait entraîner un gain par rapport à 2010 de 3 à 4 q/ha sur la moyenne France.

Et le taux de protéines ?

La zone limitrophe de la Manche devrait enregistrer des taux de protéines plutôt moyens, en dessous de 11,0.

La moyenne du taux de protéines pour la France devrait se situer entre 0,5 et 0,8 point au dessus de la normale 2007-2010 et plus de 60 à 80 % de la collecte 2011 pourrait être au dessus de 12 %.

Le PS devrait être correct si la pluie ne fait pas son retour puisque ce critère est très dépendant de l’accumulation de précipitations au cours de la formation du grain. Pour le moment, seule la Bretagne pourrait enregistrer des PS plus faibles que le reste de la France.

Ceci est une estimation réalisée à partir des conditions météo réelles au cours de la période de remplissage des grains. Les critères de qualité peuvent évoluer en fonction du temps d’ici la moisson.