|
Sophie Szilvasi, référent national pomme de terre de la Dgal/Sdqpv, lors d’un colloque organisé par Arvalis-Institut du végétal en janvier, rappelait que les nématodes dorés, détectés dans toutes les zones de production de pommes de terre, sont responsables de pertes de rendement parfois importantes, provoquent réduction de végétation, nanisme, voire dépérissement des pieds et sénescence des feuilles. Ils ont pour plantes hôtes les pommes de terre, mais également les tomates, aubergines, poivrons et piments. Le dernier arrêté en date confère au nématode le statut d’organisme de lutte obligatoire et définit un certain nombre d’exigences phytosanitaires relatives à la pression nématodes.
Plan de surveillance national
D’abord, un plan de surveillance nationale permet d’avoir connaissance de la situation au niveau du territoire. Ensuite, il s’agit de proscrire toute action pouvant favoriser leur dissémination. Ainsi, les plants de pommes de terre doivent être issus de champs exempts de nématodes. De même, les tubercules de pommes de terre de consommation doivent être indemnes de Globodera rostochiensis et pallida pour circuler au sein de l’Union européenne et vers les pays Tiers. Les modalités du plan de surveillance sur le territoire se déclinent pour les plants de pommes de terre, ainsi que le matériel destiné à leur plantation, soumis à une prospection obligatoire, globale et systématique, et les pommes de terre de consommation, elles, soumises à une prospection annuelle minimum de 0,5 % des surfaces. Les Sral (services régionaux de l’alimentation) ou leurs délégataires (Fredon, Gnis-Soc) se chargent du choix des exploitations et des prélèvements. Un laboratoire agréé réalise les analyses.
Prélèvements de terre au champ
L’échantillonnage consiste en des prélèvements de sol au champ et non de terre adhérente aux tubercules et racines. Il est constitué de 100 prélèvements par ha, couvrant tout le champ. Les carottes seront faites dans les 15 premiers centimètres du sol. Le calcul du volume global de terre à prélever dépendra de la surface et de la situation phytosanitaire de la parcelle.
|
L’analyse des échantillons par un laboratoire agréé permet de préciser l’espèce de nématode et l’éventuelle présence de kystes, avec ou sans contenu larvaire. Les parcelles contaminées se voient interdites de plantation et de stockage, pendant six ans, de pommes de terre et autres solanacées, de plantes racinées destinées à la plantation ou au repiquage. Par ailleurs, il est conseillé d’éviter les cultures racines. Les repousses seront éliminées, le matériel agricole décontaminé.
Des mesures dérogatoires existent cependant. Ainsi, les champs contaminés peuvent de nouveau être plantés en pommes de terre sous trois ans, si et seulement si l’exploitant met en œuvre une procédure de désinfection du champ ou fait le choix une variété résistance. La levée des interdictions de plantation ne se fait qu’après un nouvel échantillonnage de sol du champ. En cas de nouvelle détection, les mesures sont reconduites pour trois ans. Concernant la production de plants, il y a interdiction de planter un lot issu d’un champ contaminé. Par ailleurs, le lot positif sera détruit ou commercialisé après décontamination par une méthode officielle, à l’heure actuelle inexistante en France. Une étude est en cours sur l’efficacité du lavage. Le lot positif ne pourra obtenir de certification export.
Végétaux relevant du dispositif national de surveillance :
|