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« Le colza a des capacités de compensation qui surprennent toujours, précise le Cetiom, même les plus habitués de la culture. Ainsi, retourner un colza s’avère rarement rentable pour peu que le peuplement restant soit suffisant (5 plantes/m2 suffisent généralement). » Il faut avoir également à l’esprit les frais de destruction de la culture, le peu de possibilité de culture de remplacement et l’effet négatif parfois observé sur celle-ci après retournement de colza au printemps.
L’institut prévient donc que « le retournement d’une parcelle coûte cher (temps, semences…) et que des contraintes existent selon le désherbage réalisé ». Par ailleurs, « il n’est pas toujours certain que la marge dégagée par la culture de remplacement soit supérieure à celle que produira la culture de colza conservée. Enfin, plus que jamais, il conviendra d’adapter la fertilisation azotée au potentiel de la culture. »
Les conseils du Cetiom :
- à l’automne, le retournement ne se justifie qu’en cas de très mauvaise levée ou de destruction de la culture (par des limaces par exemple). Une reprise profonde du sol peut alors élargir le choix des cultures de remplacement possibles, en limitant les risques de phytotoxicité des herbicides déjà appliqués.
- en sortie d’hiver, maintenir la culture s’il y a présence de 5 à 10 plantes par mètre carré, voire moins, et si la parcelle est peu enherbée.
- adapter la conduite de la culture (fertilisation azotée, protection) à son potentiel estimé. Dans tous les cas, poursuivre son suivi technique sans l’intensifier, même pour compenser.
- ne jamais « rapiécer » avec du colza de printemps une parcelle de colza d’hiver. Ce serait s’exposer à une pression importante des insectes, notamment des méligèthes, et à des difficultés de récolte du fait du décalage des stades de maturité.
En cas de symptômes de gel (hors feuilles), au moment de la reprise de végétation (voire début montaison), l’institut conseille, avant toute décision, de prendre en compte la densité de plante restante, le contexte pédoclimatique et la qualité d’enracinement. Retrouvez les tableaux de décision Retournement du colza selon le potentiel de la culture adaptés à votre région et au contexte 2012 dans les Oléomail sur le site du Cetiom.
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Après Springbok ou Springbok + Novall :
- après labour : blé tendre, blé dur et orge de printemps sont possibles en respectant un délai de 140 jours entre l'application et le semis (majorer la densité de semis de 10-15 %) ;
- après un travail du sol superficiel : pois protéagineux, féverole, maïs, sorgho, millet, moha, tournesol et colza, tournesol et colza de printemps sont possibles.
Enfin, si le retournement de la parcelle est inévitable, le Cetiom rappelle de respecter la réglementation qui interdit le semis d'une culture mellifère après un colza traité Cruiser.