Les semis de printemps à un niveau historique

Selon les prévisions établies au 1^er avril par le Service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture, la surface française de céréales à paille, évaluée à 7,4 millions d’hectares en 2012, serait en léger retrait par rapport à 2011. Une publication Agreste avertit que « cette apparente stabilité masque une chute de la sole en céréales d’hiver, compensée en partie par un record des semis de printemps ». Les dégâts provoqués par le gel de février, principalement dans les régions du Nord et de l’Est, ont en effet entraîné des retournements de parcelles et des remplacements par des cultures de printemps.

Destructions de céréales d'hiver en grande partie compensées par les céréales de printemps. Cliquer pour agrandir. (© Agreste)

La comparaison entre les prévisions de semis au 1^er février, antérieures à l’épisode de froid, et les estimations au 1^er avril, permet de cerner a priori les cultures affectées par le gel et donne un aperçu de l’ampleur des reports. Cependant, la situation n’est pas stabilisée et il est encore trop tôt pour établir un bilan définitif des dégâts du gel, prévient la note Agreste.

Retrait des surfaces de céréales d'hiver par rapport à 2011

Dans la plupart des zones concernées, les dégâts auraient principalement touché les blés, orges et autres céréales semées en hiver. Alors que les surfaces de blé tendre et d’orge d’hiver étaient initialement prévues en légère hausse par rapport à 2011, les estimations du mois d’avril les placent en net retrait par rapport à 2011. Pour le blé tendre, environ 350.000 hectares auraient été retournés, soit 7 % des emblavements estimés au mois de février. Les surfaces ressemées se situent principalement en Lorraine, où plus de la moitié des surfaces auraient gelé, ainsi qu’en Champagne-Ardenne où plus du quart des surfaces devrait être ressemé. En Bourgogne, 13 % des surfaces seraient détruites, les dégâts se situant surtout en Côte d’Or. L’Alsace et la Franche-Comté sont également concernées (respectivement 11 % et 15 % de ressemis).

Pour l’orge d’hiver, environ 175.000 ha auraient été retournés, soit 16 % des semis estimés en février. La Lorraine est la région la plus touchée (plus de la moitié des surfaces). En Bourgogne, 40 % des surfaces seraient retournées, 30 % en Champagne-Ardenne et 10 % en région Centre. En blé dur d’hiver, environ 12.000 ha auraient été retournés, représentant 3 % des surfaces emblavées. Les dégâts, limités par la couverture neigeuse, se concentreraient dans la région Centre.

Pour le colza, l’impact des dégâts du gel serait moins prononcé, mais la situation n’est pas stabilisée. Pour l’instant, en Bourgogne et en Lorraine, environ 5 % des surfaces devraient être ressemées. Toutefois, les peuplements ont été affectés dans de nombreuses parcelles, et des plantes qui paraissent intactes ont pu être fragilisées par le gel.

Doublement des surfaces d'orges de printemps

Les blés seraient quant à eux peu fréquemment remplacés par du blé de printemps par manque de semences. Les exploitants pourraient également opter pour remplacer du maïs ou du tournesol, mais il est encore trop tôt pour en donner des estimations.

Ainsi, les surfaces semées en céréales d’hiver se réduiraient, alors qu’elles étaient prévues en hausse au 1^er février avant la période de froid et celles de céréales de printemps atteindraient un haut niveau du fait des ressemis. Les surfaces semées en orge de printemps atteindraient le niveau record de 825.000 ha (+ 64 % par rapport à la moyenne 2007-2011), soit près de la moitié de la surface totale en orge.