|
Les professionnels de la filière maïs voient la campagne maïs grain 2012 démarrer sous des auspices plutôt favorables. D'abord, la sole gagnerait 65.000 ha pour se situer à 1,6 million d’hectares. Ensuite, malgré les contraintes à l’implantation qui empêcheront de battre des records de rendement, selon Jean-Paul Renoux, d’Arvalis-Institut du végétal, « il n’y a pour l’instant aucune raison que la moyenne nationale n’atteigne pas les 100 q/ha ».
Peuplement hétérogène
Après plusieurs années de printemps secs, favorables aux semis précoces groupés, 2012 renoue avec la tradition des printemps océaniques frais et pluvieux. Jean-Paul Renoux témoigne de semis très précoces démarrés au 8 mars mais rapidement interrompus par la pluie. Au 20 avril, à peine la moitié des semis de maïs grain étaient réalisés, soit entre 500 et 700.000 ha. « Les cultures de cette première vague de semis, localisée en Poitou-Charentes, en Vendée, dans le Bassin parisien et, de plus en plus, dans le grand Sud-Ouest, atteignent aujourd’hui, selon les régions, 4 à 6 feuilles. » Les conditions météo ont souvent gêné les levées et ralenti les temps d’émergence. « On observe des plantes plutôt courtes et des peuplements hétérogènes. »
Les régions continentales (Alsace, Rhône-Alpes) ont bénéficié de conditions plus favorables. « Les limons les plus battants (Dombes, Bresse, limons du Sud-Ouest) ont clos la séquence de semis, profitant d’un créneau sans pluie entre les 10 et 18 mai. Au 20 mai, 85 à 90 % maïs grain sont semés, sur un total de 1,6 million d’hectares. » Les surfaces de maïs grain augmentent ainsi de 4 % notamment en raison des ressemis sur les cultures d’hiver gelées (Bourgogne, Franche-Comté, Champagne, Alsace et Lorraine surtout).
Levées importantes des mauvaises herbes
La principale difficulté concerne le désherbage. « Les pluies ont favorisé des levées importantes et précoces de mauvaises herbes et compliqué les stratégies. » Jean-Paul Renoux note que conjuguer « efficacité et sélectivité, compte tenu du lent développement des cultures, s’avère très technique ». Dans ce contexte, il remarque d’ailleurs « la supériorité des désherbants racinaires, malheureusement menacés ».
Enfin, la période d’arrosage continu (de 150 à 200 mm selon les régions), outre le remplissage des sols et des rivières, a eu, selon l’expert de l’institut, un effet positif sur les niveaux des nappes superficielles comme profondes, ainsi que sur celui des réserves et des lacs collinaires. « Peu sollicitée par les cultures d’hiver et avec des ressources en eau remises à niveau, la campagne d’irrigation 2012 s’annonce sous un jour apaisé. »
Production record attendue au niveau mondial Les surfaces de maïs devraient progresser dans tous les pays producteurs pour une production mondiale record qui devrait dépasser les 900 millions de tonnes. Les États-Unis consacreront 38,8 Mha à la culture du maïs. « Une prévision de rendement optimiste à 104 q/ha permettrait, note Christophe Terrain, président de l'Agpm, au premier producteur mondial d’engranger une récolte record de 375 Mt, soit 62 Mt de plus que l’an dernier. » Les surfaces européennes de maïs grain augmenteraient de 6 %, surtout du fait de la Roumanie, de la Pologne, de la Bulgarie et de la France. Enfin, l’Ukraine, avec plus de 4 Mha et une prévision de production à 25 Mt, devrait confirmer sa place de principal fournisseur de l’UE à 27. |