La semaine dernière, le ministère indien de l’agriculture a estimé à 112,7 Mt la récolte de blé du pays pour 2023, rapporte l’agence Reuters.
Un tonnage record (la production atteignait 107,7 Mt en 2022 et 109,6 Mt en 2021), en dépit de pluies importantes et de tempêtes de grêle en février et mars, qui ont entamé les rendements des cultures d’hiver. En Inde, deuxième producteur mondial après la Chine, le blé est semé en octobre-novembre et récolté en mars-avril.
Cette hausse s’explique par les prix exceptionnellement haut du blé ces derniers mois, qui ont encouragé les agriculteurs à augmenter les surfaces implantées, avec des variétés à hauts rendements.
Le département américain de l’agriculture évoque de son côté une production indienne de blé de 110 Mt, et le Conseil international des céréales (CIC) table sur 108 Mt.
Malgré cette hausse de la production, le gouvernement exclut la levée des restrictions aux exports de blé qu’il avait mises en place en mai 2022 pour protéger ses stocks et limiter l’inflation alimentaire à la suite d’une récolte entamée par des vagues extrêmes de chaleur.
Même si le pays n’est traditionnellement pas un grand exportateur de blé, il avait ces dernières années fait une percée sur le marché international, à la faveur d’excédents de production. D’après le CIC, les exports de blé de l’Inde étaient passés de 0,5 Mt en 2019/20 à 2,4 Mt en 2020/21, puis à 8 Mt en 2021/22 (sur un total d'environ 200 Mt échangés à l'échelle mondiale).
Dans les mois qui viennent, les blés indiens devraient néanmoins transiter vers quelques pays comme le Népal ou le Bhoutan dans le cadre d’accords commerciaux bilatéraux, nuancent nos confrères de The Times of India, et le ministre de la Consommation a déclaré que « des expéditions de céréales alimentaires par les canaux diplomatiques seront examinés au cas par cas ».