Quel sera véritablement l’impact des taxes douanières américaines de 15 % intégrées au « deal » entre Donald Trump et Ursula von der Leyen sur les filières agricoles et agroalimentaires françaises ?
Sur les 47,17 Mds€ de produits importés par les États-Unis en 2024, la France a expédié outre-Atlantique autour de 5,78 Mds€ de produits agricoles et agroalimentaires, selon les données de la direction générale des douanes.
Ces exportations agricoles et agroalimentaires vers les États-Unis ont progressé de 3,1 % par rapport à 2023. Mais comment sont-elles précisément réparties ?
Les vins français, quatrième domaine d’export français vers les États-Unis
Avec respectivement 2,36 Mds€ et 1,52 Mds€ exportés en 2024, les vins – vins tranquilles et champagne – et spiritueux pèsent les deux-tiers des exports agricoles et agroalimentaires vers les États-Unis. En valeur, les vins constituent ainsi la quatrième source d’exportations de l’Hexagone, derrière l’aéronautique, les produits pharmaceutiques et les parfums. Les spiritueux arrivent en huitième position.
Les États-Unis, troisième destination à l’export pour les agroéquipements
Dans le périmètre agricole et agroalimentaire, juste derrière les vins et spiritueux, les produits laitiers et fromages constituent le troisième poste d’export. Les douanes ont enregistré une valeur de 342,25 M€ exportés en 2024, soit environ 5,9 % des exports agri-agro.
Viennent ensuite les « machines agricoles et forestières », que les entreprises françaises ont exportées aux États-Unis pour une valeur de près de 250 M€ l’an dernier, soit 4,3 % des exports agricoles et agroalimentaires vers ce pays.
Pour le secteur français des agroéquipements, et malgré une baisse des expéditions de 26 % entre 2023 et 2024, les États-Unis sont restés l’an dernier la troisième destination à l’export, derrière l’Allemagne (540 M€) et la Pologne (286 M€). Le pays dirigé par Donald Trump représente ainsi 6,6 % des exportations françaises du secteur, selon les données compilées par Axema.
Autant dire que l’impact de l’instauration des droits américains de 15 % à partir du 7 août ne sera pas négligeable. La facture s’élèvera à plus de 37 M€ pour les agro-équipements, à plus de 50 M€ pour les produits laitiers et, surtout, à près de 600 M€ pour les vins et spiritueux.
Lors d’une réunion interministérielle qui s’est tenue à Bercy après l’annonce du « deal » commercial entre Donald Trump et Ursula von der Leyen, Annie Genevard, la ministre de l’agriculture, et Dominique Chargé, le président de la Coopération agricole, ont exhorté l’UE à négocier encore pour obtenir des exemptions pour les secteurs les plus concernés.
Outre les vins et spiritueux, la Coopération agricole évoque l’ensemble du périmètre « boulangerie, viennoiseries, pains, céréales, oléoprotéagineux, malt ». Ces produits ont été exportés vers les États-Unis pour une valeur de 241 M€ en 2024.
Sur ces 241 M€, les exports de grains sont quasi anecdotiques : 26,6 M€ soit 11 % de cet ensemble de produits, et à peine 0,5 % des exportations agricoles et agroalimentaires françaises vers les États-Unis.
Au total, à compter du 7 août 2025 et sur la base du niveau d’exportations enregistré en 2024, la facture de ces droits de douane américains coûteront au total plus de 860 M€ par an au secteur agricole et agroalimentaire français.