L'Irlande, qui réalise 18 % des exportations européennes de ces produits, est la plus exposée par cette extension des restrictions russes aux importations agroalimentaires européennes. L'Autriche, la Lituanie, l'Allemagne et la France suivent, toutes avec des parts supérieures à 10 %.
Au total, les produits bovins visés par la nouvelle mesure, annoncée lundi et justifiée par la Russie par des violations de normes sanitaires, représentent plus de la moitié des exportations bovines de l'UE vers la Russie. Selon les derniers chiffres disponibles, portant sur la période janvier-août 2014, la vente d'abats et de graisse de bœuf à la Russie a rapporté 57 millions aux producteurs européens.
Le secteur bovin était jusque-là peu touché par l'embargo imposé en août par Moscou sur les produits agroalimentaires européens en rétorsion aux sanctions économiques que lui a infligées l'UE pour son action en Ukraine. Les services de la Commission « vérifient quels sont les problèmes » invoqués par la Russie, a indiqué un porte-parole, Frédéric Vincent.
L'agence russe indique avoir identifié, au cours des deux derniers mois, 17 violations des normes sanitaires et découvert des traces d'antibiotiques dans des produits provenant notamment d'Allemagne, d'Italie et de Pologne.
« Nous maintenons que les conditions phytosanitaires dans l'UE sont les plus élevées au monde, donc on s'étonne un tout petit peu de cet embargo », a ajouté Frédéric Vincent
Alors que ses relations se tendaient avec l'UE, la Russie avait déjà imposé en janvier un embargo sur les produits porcins de l'UE, officiellement motivé par la découverte de quelques cas de fièvre porcine africaine chez des sangliers morts en Lituanie et en Pologne. Contestant ce motif, l'UE a porté la querelle devant l'Organisation mondiale du commerce.
L'UE a dégagé depuis août 344 millions d'euros pour aider ses secteurs maraîcher et laitier, jusque-là les plus touchés par les rigueurs russes.