« L'avenir de l'agriculture française se joue aujourd'hui dans bon nombre de nos territoires ruraux », écrivent François Fillon, Bernard Accoyer, ancien président de l'Assemblée nationale, ainsi que les députées de l'Orne et du Doubs Véronique Louwagie et Annie Genevard. « La situation de nos agriculteurs n'a jamais été aussi alarmante dans quasiment toutes les filières et notamment celles de l'élevage. Il en va de la survie d'un pan essentiel de notre économie » assurent-ils, s'inquiétant de « la forte baisse des prix agricoles à la production » et de « la faiblesse des trésoreries ». « Chacun des acteurs des filières agroalimentaires doit prendre ses responsabilités, industriels et distributeurs », demandent-ils.
D'après eux, « tous les leviers d'action doivent être activés pour permettre aux agriculteurs de passer cette période de crise. En particulier, le non-respect d'accord conclus entre les acteurs de filières agroalimentaires, et notamment celui du 17 juin dernier sous l'égide du ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt est vécu comme une trahison. Et toutes les clauses de renégociations doivent être activées pour une meilleur répartition de la valeur au sein des filières ».
Pour les signataires, « la répartition de la valeur ajoutée au sein des filières et l'empilement des normes sont deux sujets à traiter en priorité ». Ils souhaitent aussi un débat au Parlement « avant la fin de cette session parlementaire » sur le sujet.
Parmi les cosignataires figurent les députés LR Benoist Apparu, Xavier Bertrand, Dominique Bussereau, Luc Chatel, Eric Ciotti, Hervé Gaymard, Bruno Le Maire, Hervé Mariton, Eric Woerth, Valérie Pécresse, le sénateur Bruno Retailleau, ou encore le député Udi François Sauvadet.
Dans une déclaration à l'Afp, François Fillon se « réjouit de la large mobilisation » mais déplore que « les craintes exprimées il y a déjà deux semaines sur la détresse de nos agriculteurs (soient) fondées et malgré notre alerte le gouvernement a tardé à réagir sur des marchés agricoles toujours très volatils. Force est de constater qu'il a fallu une fois de plus que les agriculteurs descendent dans la rue et menacent de bloquer le pays pour que l'exécutif sorte de sa surdité ».