Jugeant « structurelles », les difficultés des filières lait et élevage mais « conjoncturelle » la réponse du gouvernement, avec un plan « inefficace » du ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll proposé l'été dernier, Christian Jacob, Bruno Retailleau, ainsi que Philippe Vigier et François Zochetto, ont ajouté que « le gouvernement tente de traiter les conséquences mais ne s'attaque jamais aux causes ».
Dans cette rare communication commune, ces responsables parlementaires de la droite et du centre ont épinglé le rejet, en commission à l'Assemblée, d'une proposition de loi votée au Sénat « en faveur de la compétitivité de l'agriculture et de la filière agroalimentaire ». Ce texte, qui prévoit notamment « des allègements de charges, une remise en cause des normes inutiles, des aides à l'investissement et un rééquilibrage des relations commerciales entre industriels, grande distribution et agriculteurs » selon eux, sera examiné dans l'hémicycle le 4 février lors d'une journée consacrée à des propositions de loi LR (« niche parlementaire »).
MM. Jacob, ancien dirigeant syndical agricole, Retailleau, Vigier et Zochetto ont vu « un aveu » dans son premier rejet par « la majorité de gauche » du Palais-Bourbon : « le gouvernement refuse de prendre le dossier à bras le corps et d'assurer un véritable avenir aux agriculteurs et à l'agriculture française ». « Sur un sujet (...) dramatique pour de nombreuses familles, force est de constater que les socialistes préfèrent l'immobilisme à l'action, le dogmatisme politique et le conflit à la résolution des problèmes », ont-ils conclu, sur fond de « mercredi soir » des agriculteurs dans le Grand Ouest.
Le premier syndicat agricole français, la FNSEA, a réclamé mercredi au gouvernement des mesures structurelles pour sauver les filières d'élevage, au lendemain de l'annonce d'une rallonge de 125 millions d'euros au plan de soutien à l'élevage - déjà doté de 700 millions d'euros -, ainsi que de mesures spécifiques de 165 millions d'euros pour les filières touchées par les épizooties. Et, lors de vœux aux parlementaires mercredi, le ministre a notamment rappelé que les allègements de cotisations sociales pour les agriculteurs étaient passé de 1,6 milliard d'euros en 2012 à plus de 4 milliards, avant 4,3 milliards prévus en 2017, « plus que le budget de l'agriculture. »