Plusieurs appels à lever les barrages sont lancés

En fin d'après-midi selon le Centre régional d'information et de coordination routières (CRICR), les barrages étaient encore en place sur les axes Rennes-Brest, Rennes-Caen, Nantes-Lorient, en Centre-Bretagne, ainsi qu'à Lannion (Côtes-d'Armor). Une opération escargot, menée par des tracteurs, était également en cours aux abords de Saint-Brieuc, selon les syndicats.

Le préfet de Bretagne, Patrick Strzoda, a annoncé le report d'une table ronde qui devait se tenir en début d'après-midi à Rennes pour faire le point sur la crise des filières agricoles. Prenant acte du boycott de la réunion par la FNSEA, la Chambre d'agriculture et l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB), Patrick Strzoda a indiqué qu'il proposerait « la semaine prochaine » une nouvelle date. Pour l'Ille-et-Vilaine le président de la FDSEA Loïc Guines a annoncé qu'il appelait à lever les barrages, mais annoncé d'autres actions à venir. De la paille a été soufflée sur les grilles de la préfecture de Bretagne puis des tas de fumier ont été déposés devant.

En Bretagne, Thierry Coué, président de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA), a confirmé des appels à lever les barrages avec l'idée de relancer le mouvement la semaine prochaine. « Le problème, c'est que les paysans ont du boulot à faire sur leurs exploitations. Tenir trois, quatre jours, c'est déjà pas mal. L'idée c'est de reprendre le mouvement la semaine prochaine », a-t-il dit.

Dans une lettre ouverte à la grande distribution, le président de la FDSEA du Morbihan, Frank Guéhennec, lui demande de « faire des annonces claires (...) Une seule chose est entendable et apaisera les campagnes : des négociations à la hausse pour tous les produits alimentaires ». « Nous attendons une réponse immédiate », fait savoir le responsable syndical qui ajoute : « dans le cas contraire, la campagne continuera de s'embraser ».

De leur côté, la FDSEA et les JA du Finistère ont appelé leurs adhérents à se rendre samedi chez leurs députés pour « demander des comptes » , après le rejet mercredi par la commission économique de l'Assemblée nationale, de la « proposition en faveur de la compétitivité de l'agriculture et de la filière agroalimentaire ».

En Basse-Normandie, Charles-Henry Lebrun, président des Jeunes Agriculteurs (JA), a annoncé dans l'après-midi la levée de barrages dans le Calvados mais pas encore dans la Manche et l'Orne. « On appelle toutes les filières à se réunir avant fin février au niveau national pour discuter de leur avenir. J'espère qu'on va comprendre l'urgence de faire en sorte que tout le monde ait droit à sa marge, pas seulement les transformateurs et les distributeurs », a-t-il dit.

« Il manque 400 millions »

En Normandie, à Rouen, une centaine d'agriculteurs ont bloqué jeudi matin la cité administrative qui héberge le centre des impôts de la cité normande. A l'appel de la FDSEA de Seine-Maritime et des Jeunes Agriculteurs (JA), du lisier, des pneus et d'autres matériaux ont été déposés devant chaque grande entrée du groupe d'immeubles de bureaux.

Plusieurs responsables syndicaux avaient averti jeudi matin que des actions similaires à celles de la veille, seraient de nouveau organisées. Ils jugent insuffisant et pas suffisamment structurel le plan de soutien à l'élevage bovin, porcin et laitier instauré cet été.

Après l'annonce mardi par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll d'une rallonge budgétaire de 125 millions d'euros aux 700 millions déjà accordés dans le cadre de ce plan, Pascal Ferrey, président de la FRSEA de Basse-Normandie, a estimé : « Il manque au moins 400 millions sur le plan d'urgence ». Mais, a-t-il ajouté, le ministre de l'agriculture doit aller « avec beaucoup de conviction à Bruxelles défendre l'étiquetage » sur la provenance des viandes utilisées dans les produits transformés.

Au plus fort de la journée de mercredi, le Centre régional d'information et de coordination routières avait recensé près d'une quarantaine de barrages filtrants ou bloquants ou d'actions sur tout le grand ouest.

L'association écologiste Robin de Bois a mis en garde jeudi les agriculteurs contre le danger pour la santé et l'environnement des feux de déchets divers qu'ils allument. Suite à des dégradations commises lors d'incidents sporadiques mercredi soir à Quimper, en marge des actions des agriculteurs, la mairie a indiqué qu'elle allait porter plainte.

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