« Pour redresser l'ensemble de la filière, cela représente (un coût, NDLR) de 30 centimes d'euros par personne et par semaine, sur un an ça fait 15 euros. On ne va pas chercher 5 à 15 % de plus, comme on l'a entendu », a expliqué Jean-Philippe Girard, président de l'association des industries alimentaires (Ania), lors d'un point presse mercredi.
Il réagissait à un blog de Michel-Edouard Leclerc daté de mercredi et accusant les parties prenantes des états généraux de l'alimentation de préparer une hausse massive des coûts de l'alimentaire en France. « Des hausses de prix de 5 à 15 % sur des milliers d'articles alimentaires... sous prétexte d'aider les agriculteurs ! C'est le deal complètement irresponsable qu'en marge des Etats Généraux, certains industriels et même, des distributeurs, voudraient faire passer dans le train de mesures pour l'agriculture », écrit Michel-Edouard Leclerc. « Outre l'impact démesuré sur le pouvoir d'achat des Français, comment garantir que ces marges sur l'eau de Volvic, le Nescafé ou le Kinder seront redistribuées aux éleveurs ou aux maraîchers ? Je n'y crois pas, je prépare une communication presse pour faire sortir les loups du bois », ajoute le distributeur.
Pour Jean-Philippe Girard, « Michel Edouard Leclerc est en train de s'isoler alors que lors des ateliers des états généraux, le volonté de tous les acteurs est de bouger, de construire un autre avenir pour tous. Tout le monde est assez prêt à faire la paix », estime-t-il. « Cette guerre des prix, c'est la leur (les distributeurs, NDLR), mais c'est nous qui sommes contraints de la financer », rappelle-t-il également.
A l'instar de la FNSEA, principal syndicat agricole français, l'Ania propose d'arrêter le « dumping » sur les produits alimentaires en redéfinissant le seuil de revente à perte pour qu'il tienne compte des coûts de distribution, et demande l'arrêt des promotions abusives sur les produits. L'Ania ajoute une demande d'encadrement des contrats passés via des centrales d'achats basées à l'étranger.