Frontière fermée et sécheresse menacent l'ouest de la Guyane de pénurie

La situation alimentaire est « préoccupante », a confié à l'AFP Djo Samagnan, un habitant de Maripasoula, commune frontalière avec le Suriname. La ville est soumise à des tensions alimentaires et de carburant suite aux mesures de lutte contre l'épidémie de Covid-19 prises par le Suriname et à un niveau très bas du fleuve Maroni, axe majeur du commerce dans l'ouest guyanais.

« La lutte contre la diffusion du Covid-19, complétée par la fermeture de la frontière, aggravent singulièrement l'enclavement et l'isolement du Maroni, largement fondé sur un volume d'échanges conséquents » de marchandises, avait également souligné la Communauté de communes de l'ouest guyanais, dans un communiqué dimanche. Installés le long des 250 kilomètres de fleuve, les 30 000 habitants de ce bassin sont en majorité dépendants des livraisons de denrées alimentaires et de carburant, soit par pirogues depuis le Suriname, soit via de petits avions cargos depuis Cayenne.

Une partie vit néanmoins en autonomie alimentaire relative grâce à la pêche, la chasse et l'agriculture. Mais les difficultés d'approvisionnement depuis le Suriname sont accentuées par un niveau anormalement bas en cette saison du fleuve Maroni, sur lequel circulent chaque jour en temps normal des milliers de pirogues.

« Pratiquement, tout est acheté sur la rive surinamaise et les magasins sont un petit peu en train de se vider », « c'est la guerre pour avoir du carburant », témoigne Djo Samagnan. « Même si le fleuve est bas, les piroguiers les plus aguerris peuvent circuler mais avec des charges embarquées quasiment divisées par deux », ajoute-t-il.

Sur les trois derniers mois, Météo France a enregistré un « déficit hydrique très marqué ». Selon les prévisions, la sécheresse « va perdurer » jusqu'au début de « la grande saison des pluies », en juin.

Le concours de l'armée est réclamé par certains parlementaires et le président de la Collectivité territoriale de Guyane Rodolphe Alexandre. « Si nécessaire », la compagnie Air Guyane, en situation de monopole, « pourrait multiplier les rotations » de fret vers les deux communes du fleuve qu'elle dessert (Maripasoula et Grand Santi), a indiqué à l'AFP Christian Marchand, directeur général de la compagnie. Actuellement « la compagnie assure les vols cargo deux fois par jour, et pourrait faire si besoin, jusqu'à trois rotations », a-t-il ajouté.

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