Les manifestants, principalement issus de la Coordination rurale (CR) – dont certains venus des départements voisins de l'Hérault, de l'Allier et de l'Aveyron –, rejoints par quelques membres de la Confédération Paysanne (CP) et par des non-syndiqués, se sont rassemblés devant la chambre agricole de la Lozère, dans le centre de la préfecture de 12 000 habitants, a constaté un correspondant de l'AFP.
Maintenus à distance par un cordon de CRS, ils ont tenté de troubler une réunion de la chambre d'agriculture en diffusant de la musique, en klaxonnant et en lançant des oeufs sur la façade du bâtiment.
En Lozère, département rural le moins peuplé de France, la Coordination rurale avait devancé d'une courte tête l'alliance Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricole/Jeunes agriculteurs (FNSEA/JA) lors des élections aux chambres d'agriculture, qui ont eu lieu janvier auprès des agriculteurs exploitants pour désigner leurs représentants.
« Les autres collèges devraient rester neutres »
Et au niveau national, la CR, adepte des actions coups de poing, qui défend une ligne à la fois libérale et souverainiste, avait effectué une large percée, bousculant l'hégémonie historique de la FNSEA/JA.
Mais lors du vote pour la présidence de la chambre d'agriculture de Lozère – comme pour celles de la Gironde, de la Charente-Maritime et du Loir-et-Cher –, la FNSEA a pu compter, pour faire réélire la présidente sortante issue de ses rangs Christine Valentin, sur les voix des élus des autres composantes du monde agricole comme les représentants des salariés, des agriculteurs retraités ou des coopératives agricoles.
Pour les manifestants réunis à Mende, seul le premier collège, représentant les exploitants actifs, devrait compter pour l'élection des présidents de chambre, les autres collèges devant, selon eux, rester neutres.
Des « pressions constantes et croissantes »
Dans un communiqué, la FRSEA Occitanie et Jeunes Agriculteurs Occitanie ont condamné les « pressions constantes et croissantes », ainsi que les « menaces » auxquelles leurs élus sont confrontés en Lozère « de la part de la Coordination Rurale ».
« Nous rappelons que Mme Christine Valentin a été élue à la présidence de la Chambre d'agriculture de Lozère dans le respect des règles » et « rien, absolument rien, ne justifie de telles méthodes d'intimidation », écrivent les deux syndicats majoritaires.
« Depuis plusieurs mois, la Coordination Rurale intensifie ses actions, générant un climat de tension et d'instabilité non seulement en Lozère mais également dans d'autres départements. Aujourd'hui, ces actions prennent une tournure extrême et disproportionnée, mettant en péril le dialogue constructif nécessaire pour répondre aux défis agricoles », ajoutent les deux organisations.