Les services de remplacement, dont les représentants se réunissent en congrès du 5 au 7 mai 2014 à Dijon, comptent poursuivre leur développement. Mais ils devront tenir compte d’un environnement agricole en pleine évolution. Dans le Grand Ouest notamment, avec la fin des quotas laitiers, le nombre d’exploitations laitières projeté à l’horizon 2025 sera bien moindre qu’aujourd’hui. Et le développement des structures d’exploitations sociétaires facilite le remplacement d’un associé sans forcément nécessiter le recours au service de remplacement local. Mais c’est sans compter sur une nouvelle génération d’agriculteurs, qui aspire à limiter les contraintes et à exercer leur métier sans renier une meilleure qualité de vie.
Pendant ce congrès annuel, Claude Compagnone, sociologue dans la dynamique du changement doit justement éclairer les congressistes sur ce que sera le paysage agricole d’ici 15 ans.
La structuration des exploitations sous forme sociétaire n’a pas remis en cause l’essor des activités des 435 associations de remplacement ces dernières années, bien au contraire ! Avec 617.000 journées de remplacement effectuées en 2012, tous motifs confondus, contre tout juste 600.000 en 2011 et 444.000 jours en 2001, l’activité devrait largement dépasser les 620.000 jours en 2013 et 2014 et ainsi poursuivre sa croissance annuelle de l’ordre de 3,5 %.
Service de remplacement France veut aussi mieux communiquer auprès des agriculteurs pour lever certains blocages persistants au changement. Pas toujours facile, pour de nombreux agriculteurs, de laisser les clés de leur exploitation à un agent de remplacement. Une politique de communication plus individualisée, en ciblant de manière plus précise les besoins, permettrait d’intéresser davantage de nouveaux agriculteurs. C’est ce que doit expliquer Philippe Dasriaux, spécialiste du marketing et de la communication invité au congrès.
Reconduire le crédit d’impôt pour 2015
Mais l’essor des activités des structures de remplacement tient aussi au bénéfice du crédit d’impôt pour congés des exploitants. Un crédit d’impôt qui avait été reconduit in extremis pour 2013 et 2014 après moult discussions.
La reconduction du dispositif fiscal pour 2015 sera l’une des priorités. Le crédit d’impôt permet une prise en charge de 50 % des dépenses engagées pour assurer le remplacement pour cause de congés, dans la limite de 14 jours par an. Le coût de la journée est plafonné à 42 fois le minimum garanti horaire soit 147,42 € pour 2014. Le crédit d’impôt peut donc être au maximum de 73,71 € par jour de remplacement cette année, soit un plafond annuel de 2.063,88 € pour 14 jours.
Par ailleurs, l’association fédératrice a signé, en février dernier, une convention avec Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur. Objectif : permettre aux 5.000 agriculteurs assurant également une mission de sapeur-pompier volontaire de poursuivre leur engagement tout en étant remplacé sur leur exploitation si nécessaire. L’association veut ainsi devenir « un organisme de services de proximité pluri-compétent », lui offrant par la même occasion une nouvelle piste de développement.