Le secteur offre 800.000 contrats saisonniers chaque année, majoritairement dans les grandes régions arboricoles et viticoles où la main d'œuvre est à 70 % temporaire, selon les chiffres présentés au Salon de l'agriculture par l'Association nationale Emploi et formation agricole (Anefa).
« De plus en plus se développe l'emploi partagé entre des exploitations et des entreprises, ce qui permet de répondre aux besoins ponctuels de main d'œuvre en fidélisant les salariés » explique le président de l'Association Gilles Duquet. Selon lui le phénomène « s'est développé de plus de 80 % en dix ans ». « Le principe de base c'est qu'il faut trois entreprises regroupées pour faire travailler un salarié, mais ça peut évoluer jusqu'à l'échelle du département, où 50 à 300 entreprises comblent leurs besoins de main d'œuvre avec une réserve de 20 à 50 équivalent temps plein qui tournent de l'une à l'autre ». « Le concept s'est bien développé et donne satisfaction, parce que le salarié acquiert ainsi de l'expérience et que ce savoir-faire peut déboucher sur un Cdi (contrat à dure indéterminée) », poursuit Gilles Duquet, lui-même éleveur laitier dans le Jura. « On retrouve à la fois des jeunes qui n'ont besoin de travailler que quelques mois par an et des demandeurs d'emploi, des gens en reconversion professionnelle qui trouvent le système moins précaire et moins éprouvant que l'intérim », note Gilles Duquet.
Ce système s'est, selon lui, particulièrement développé dans les régions de polyculture/élevage où les tâches alternent, comme l'Auvergne, le Limousin, la Franche-Comté, des régions rurales, mais aussi Bretagne et Pays de Loire. « L'agriculture offre en permamence 50.000 emplois souvent difficiles à pourvoir en raison de l'éloignement des sites et du manque d'accès aux services » dans les zones concernées (école, médecin), à la fois effet et cause de la déstructuration du tissu rural, relève Gilles Duquet.
Selon l'Anefa, les principaux secteurs en tension sont l'élevage bovin-lait, bovin-viande et porcin, particulièrement exigeants en temps passé, celui du paysage et de l'aménagement d'espaces verts et le machinisme agricole : « On manque de tractoristes et de conducteurs formés, sur des engins qui valent parfois plus de 100.000 euros », indique le président de l'Anefa.