Complément de main-d'œuvre, remplacement
Comment le Jura automatise le recrutement des salariés agricoles

Les salariés, en complément de main-d'œuvre ou service de remplacement, sont référencés sur la plateforme Mirabelle sur laquelle ils indiquent leurs horaires, leurs déplacements et leurs disponibilités. (©Soelis)
Les salariés, en complément de main-d'œuvre ou service de remplacement, sont référencés sur la plateforme Mirabelle sur laquelle ils indiquent leurs horaires, leurs déplacements et leurs disponibilités. (©Soelis)

Avant, elle devait tout noter sur papier, les démarches étaient fastidieuses. Aline Dutartre, 24 ans, est salariée à plein temps au groupement d’employeurs Soelis dans le Jura. Depuis deux ans qu'elle est en fonctionnement, les heures travaillées, les kilomètres parcourus, elle les rentre directement sur la plateforme Mirabelle. « C’est facile, rapide et beaucoup plus réactif », explique-t-elle. Les salariés agricoles en emploi temporaire, en complément de main-d’œuvre ou en service de remplacement, reçoivent les sollicitations par SMS, ils peuvent signer numériquement leur contrat et gérer la totalité de leurs missions.

Pour Sylvie Paris, qui s’occupe du planning au groupement d’employeurs départemental et au service de remplacement, ce système est également bien plus efficace. « On gagne du temps, c’est la grosse plus-value du système, raconte-t-elle. J’ai une grande visibilité sur la disponibilité de tous les agents. » Pas besoin d’aller fouiller dans les classeurs, ceux qui sont disponibles apparaissent immédiatement en fonction des critères indiqués.

« Plus de temps pour accompagner »

La plateforme Mirabelle centralise l'ensemble des informations de chaque salarié. « On est à 8 000 relevés horaires par an, il fallait stocker ces feuilles, les lire etc., cela prenait du temps et de la place, développe Perrine Orsat, responsable du pôle social de Soelis. Avec Mirabelle, on a centralisé toutes les données, on envoie le contrat dans le coffre-fort numérique du salarié, le calcul des kilomètres et des jours fériés se fait automatiquement, un gain de temps énorme pour la paye. »

Depuis la mise en place de Mirabelle, les charges postales ont été divisées par trois. Les économies générées par l’automatisation ne réduiront toutefois pas les frais de gestion. « Ils resteront les mêmes, le temps économisé dans la paperasse pourra être réinvesti dans le relationnel, l’accompagnement, précise Romain Mary. On a besoin de faire beaucoup de terrain parce qu’on peine à recruter, il est donc essentiel d'accompagner les agriculteurs et les salariés ».

« Cette solution est très globale et permet d’absorber tous les problématiques liées à l'emploi en agriculture avec une seule base de données, synthétise Romain Mary, directeur adjoint de Soelis. À ma connaissance, il s'agit de l'outil le plus complet. » Son développement, trois années de travail, aura coûté pas moins de 400 000 €, un investissement qui devrait être rentabilisé. Ce dispositif sera aussi prochainement étendu à d’autres groupements d’employeurs et associations intermédiaires. Une dizaine de départements ont déjà demandé des devis, parmi lesquels l’Ain, les Côtes-d’Armor, la Nièvre ou le Maine-et-Loire. Mirabelle fonctionne par abonnement pour un coût de 5 000 à 15 000 € par an.

Les salariés en emploi temporaire, en complément de main d’œuvre ou en service de remplacement, sont référencés sur une plateforme sur laquelle ils indiquent leurs horaires, leurs déplacements et leurs disponibilités.

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