Ce plan, valable pour la période 2021-2026, avait été promis par le gouvernement après qu'il ait annoncé en août 2020 la réintroduction temporaire, pour la culture de la betterave, des insecticides néonicotinoïdes, nocifs pour les abeilles.
Il avait été mis en consultation fin juin, alors que l'effondrement des populations d'insectes pollinisateurs menace des productions agricoles, malgré une forte hausse du nombre de ruches, au nombre de 1,7 million déclarées sur le territoire en 2020 (contre un million en 2010).
Le plan comprend six « axes »: l'amélioration des connaissances scientifiques ; des « leviers économiques et d'accompagnements » des agriculteurs, des apiculteurs et des forestiers ; un accompagnement des autres secteurs d'activités ; la préservation du bon état de santé des abeilles ; la réglementation pour la protection des pollinisateurs lors de l'application des produits phytopharmaceutiques et enfin le partage des pratiques agricoles favorables aux pollinisateurs.
Le plan prévoit notamment d'évaluer le risque de tous les pesticides, dont les herbicides et fongicides, pour les pollinisateurs en vue d'une possible restriction, voire interdiction de traitement sur les cultures attractives en floraison, aujourd'hui applicable uniquement aux insecticides.
Les apiculteurs demandaient que les traitements des cultures agricoles dangereux pour les abeilles se fassent deux heures après le coucher du soleil, à un moment où les pollinisateurs sortent moins et en prenant aussi compte des températures. Ils estiment ne pas avoir été suffisamment associés à l'élaboration de ce plan.
Le texte prévoit que les traitements se feront deux heures avant le coucher du soleil et trois heures après. Des dérogations seront possibles, notamment pour des traitements d'urgence avec des fongicides ou quand des mesures peuvent apporter des garanties équivalentes en terme de protection des pollinisateurs, sous couvert d'une évaluation faite par l'Anses et l'Inrae.
L'arrêté devrait être publié dans les semaines qui viennent. « Il fallait conserver un moment de travail qui soit acceptable pour tous », a expliqué le ministère de l'Agriculture.