Le Parlement européen veut imposer la mention du pays d'origine

Dans l'état actuel de la législation, le pays d'origine ne doit être mentionné de manière obligatoire que pour la viande bovine non transformée. Ce sera aussi le cas à partir d'avril pour les viandes porcine, ovine, caprine et la volaille, toujours non transformées.

Concernant les plats préparés, comme les lasagnes, les pizzas ou autres nuggets, l'industrie alimentaire juge qu'un étiquetage sur le pays d'origine des viandes aurait un coût excessif. Mais l'argument, également invoqué par la Commission européenne, est mis en doute par certains députés. Ils citent notamment une étude de l'association française de consommateurs Ufc-Que choisir, portant sur des aliments contenant du bœuf et jugeant que ce coût serait faible (0,7 %).

« Après le scandale de la viande de cheval, il nous appartient de reconquérir la confiance des consommateurs », a estimé l'Italien Giovanni La Via (Ppe), plaidant au nom de la commission environnement du Parlement pour cet étiquetage obligatoire, alors que son groupe politique est apparu divisé sur la question.

« Les lobbies ont fait leur travail : on retrouve les arguments de l'industrie alimentaire dans la bouche de certains députés », notamment au sein du Ppe, a déploré l'eurodéputé socialiste français Gilles Pargneaux devant des journalistes.

La résolution demandant la mention du pays d'origine a été adoptée avec 460 voix pour, 204 contre, et 33 abstentions.

Non-contraignante, elle demande à l'exécutif européen de légiférer pour imposer cet étiquetage. Elle demande des expertises complémentaires sur la question du coût pour les entreprises, après un rapport de la Commission en 2014 ayant mis en avant les surcoûts à attendre.

Selon les eurodéputés, de 30 à 50 % du volume total de la viande abattue dans les pays de l'UE est transformée en ingrédients carnés pour des aliments préparés, le plus souvent sous forme de viande hachée.

Lors du débat dans l'hémicycle, le commissaire européen Jyrki Katainen a estimé que les consommateurs étaient effectivement intéressés par l'apport « d'informations les plus détaillées possibles », mais à condition que cette information « soit donnée sans augmentation de prix ».

En France, le gouvernement comme l'association de consommateurs Ufc Que-Choisir ont salué l'adoption de cette résolution. « Demandes portées de façon constante par (Paris) depuis la crise de la viande de cheval en lieu et place de la viande de bœuf dans des plats préparés il y a maintenant deux ans », rappelle le ministère de l'Agriculture dans un communiqué. « Stéphane Le Foll mobilisera ses partenaires pour exiger de la Commission une telle initiative législative au plus vite », ajoute le document.

Pour le président de l'Ufc-Que Choisir Alain Bazot, « la balle est maintenant dans le camp de la Commission européenne », qui va devoir sortir de son « autisme » pour donner suite à une demande insistante des « électeurs et des consommateurs ».

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