« Je ferai, d'ici la fin de la semaine, une proposition de memorandum sur lequel on posera un certain nombre de pistes de régulation de ces marchés pour essayer de faire bouger les choses à l'échelle européenne », a déclaré le ministre en réponse à une question du sénateur PS Yannick Botrel, lors des questions au gouvernement. « Le fait de constater que la production laitière continue d'augmenter dans plusieurs pays européens au delà de 3 % n'est pas durable compte tenu du fait que les débouchés potentiels à l'exportation sont moins importants que ce qui avait été anticipé », a rappelé Stéphane Le Foll, citant un observatoire du lait à l'échelle européenne qui émane de la Commission et qui avait été une demande française après la fin des quotas laitiers.
Il existe en effet « une offre excédentaire à l'échelle mondiale » sur le marché du lait selon cet observatoire. Le ministre a cependant insisté sur le fait qu'au sein de l'UE « il y a aussi beaucoup de considérants très libéraux qui pensent que le marché réglera tout ». « Ce n'est pas ce que je pense », a-t-il ajouté.
Le système européen de quotas de production et de prix garantis du lait a pris fin le 31 mars 2015. L'Allemagne, les Pays-Bas et l'Irlande ont nettement augmenté leur production à cette occasion, avec notamment comme objectif d'exporter de la poudre de lait vers la Chine. Mais avec le ralentissement de la demande chinoise, qui s'est ajouté aux effets de l'embargo russe sur les produits agroalimentaires européens, les prix du lait se sont effondrés en 2015, provoquant une grave crise chez les éleveurs français.