A l'occasion d'un compte-rendu de la mission d'information sur ce dossier, les membres de la commission du contrôle budgétaire du Parlement européen ont par ailleurs demandé à ce que « plus aucun subside de l'UE ne (soit) versé à Agrofert jusqu'à ce que le potentiel conflit d'intérêt soit totalement résolu », est-il expliqué dans un communiqué.
M. Babis, qui a fait fortune en créant le groupe Agrofert (industrie alimentaire, chimie, médias), est accusé par la police tchèque de fraude aux subventions de l'UE, tandis que Bruxelles enquête sur un possible conflit d'intérêt entre ses activités d'homme politique et d'entrepreneur.
« Si la Commission européenne confirme le conflit d'intérêt présumé, le Premier ministre Babis devra le résoudre, soit en vendant son entreprise, soit en arrêtant de recevoir des subventions publiques ou en démissionnant de sa fonction publique », estiment encore ces eurodéputés.
« Un Premier ministre ou un membre du gouvernement ne peut être le bénéficiaire effectif ou continuer de contrôler un agglomérat tel que le groupe Agrofert et recevoir parallèlement d'importantes subventions européennes tout en étant impliqué dans la programmation et le financement des subventions concernées », font-ils valoir.
La mission d'observation, un groupe de 6 personnes avec à sa tête l'élue allemande Monika Hohlmeier (PPE, droite), s'était rendue en République tchèque fin février.
« Les doutes des membres de la commission du contrôle budgétaire ont plutôt été confirmés: en Tchéquie, les structures oligarchiques sont favorisées par un système opaque de contrôle dispersé et par l'absence de vue d'ensemble et de responsabilité en cas de conflits d'intérêt », a souligné Mme Hohlmeier, citée dans le communiqué.