Dans un contexte d’augmentation exponentielle des prix de l’énergie se pose la question, pour l’agriculteur, des leviers permettant d’améliorer la rentabilité économique de son exploitation. Optimiser le parc matériel est une première solution, nécessitant la réalisation d’un audit pour connaître dans les détails le coût horaire du matériel. Cette première étape permet, ensuite, de comparer ces coûts avec ceux des prestataires externes pour éventuellement déléguer une partie des travaux. Plusieurs producteurs peuvent également se répartir l’achat du matériel.
Faire évoluer son système de production
Les modifications du système de production constituent un autre levier pour diminuer le coût de la mécanisation. On peut par exemple, lorsque c’est possible, valoriser davantage les pâtures, à condition de revendre le matériel inutilisé ou de ne pas le renouveler.
Autre piste, la délégation de certains travaux, notamment pour les exploitations les plus petites, ou pour celles qui disposent de peu de main d’œuvre. Les techniques culturales simplifiées (TCS) peuvent aussi être mises en œuvre pour alléger les charges de mécanisation, si elles ne nécessitent pas de gros investissements. Il faut, dans ce cas, bien prendre en compte les contraintes agronomiques, et évaluer les conséquences sur la conduite des cultures.
Enfin, favoriser l’implantation de cultures nécessitant peu de déplacement dans les parcelles les plus éloignées constitue également un levier de réduction des coûts de la mécanisation.
A noter que, pour des systèmes d’exploitation similaires, des disparités importantes existent sur les charges de mécanisation, liées souvent à l’achat d’un matériel à la puissance surdimensionnée. Or, entre un tracteur de 90 ch ou un autre de 120 ch, la différence de coût horaire peut dépasser 6 €. Avant chaque achat, même pour le matériel tracté, la question du coût horaire s’avère donc incontournable.
Avec Pierre Lucas, Cogedis