A Neuville-sous-Montreuil, le village est encore largement sous l'eau ce lundi, de légères pluies tombent par intermittence depuis le début de la matinée.
« Ca descend mais on reste sur le qui-vive, on attend une nouvelle remontée des eaux et la décrue ne sera pas assez faite pour dormir tranquille », souligne un homme qui a souhaité jusqu'à présent rester chez lui.
Les précipitations, sur des sols déjà saturés, devraient monter en intensité jusqu'à mardi, journée qui « pourrait être marquée par des pluies importantes et plus intenses », avec « un impact considérable sur les cours d'eau », a prévenu la préfecture.
Vigicrues a maintenu lundi quatre cours d'eau du Pas-de-Calais et du Nord - la Canche, l'Aa, la Hem et la Lys canalisée - en vigilance orange.
« Ca va être long »
Dans ce contexte, la préfecture a décidé de laisser fermés lundi et mardi crèches et établissements scolaires dans 279 communes du département.
Le département, qui a déjà subi la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record mardi et des précipitations intenses jeudi et vendredi, a été placé lundi en vigilance jaune pluie inondation, vents violents et vagues-submersion. Météo-France prévoit pour la semaine une alternance de journées d'accalmie suivie de pluies : averses mercredi, accalmie jusqu'à vendredi puis reprises des intempéries jusqu'à lundi.
La situation reste notamment difficile autour de Saint-Omer et Montreuil, où l'eau continue de bloquer des routes et d'envahir des habitations, contraignant nombre d'habitants épuisés à quitter leur domicile.
Alain Delplace, agriculteur à Hames-Boucres, au sud de Calais, les pieds dans l'eau depuis plusieurs jours, disait dimanche « croiser les doigts » pour que les nouvelles pluies restent limitées. « On a paillé beaucoup, beaucoup plus, on a mis cinq, six fois plus de paille qu'habituellement » pour protéger les veaux des intempéries.
Manifestation d'agriculteurs
Des agriculteurs de la FNSEA ont bloqué lundi matin avec une vingtaine de tracteurs une voie de l'A16 à l'entrée de Calais pour demander à l'Etat de mettre en place des équipements « permettant à l'avenir d'éviter aux exploitations agricoles et aux habitants des polders (étendue artificielle de terre gagnée sur l'eau, ndlr) des Hauts-de-France de connaître des catastrophes ».
Quelque 155 communes ont déposé un dossier pour être reconnues en catastrophe naturelle, une décision attendue mardi.