Les jeunes porteurs de projets qui s'installent en agriculture doivent réaliser un PE ou plan d'entreprise.
- C'est quoi ?
La synthèse de l'étude de faisabilité.
- Qui le fait ?
Le candidat à l’installation, seul ou accompagné par des organismes agricoles. La plupart du temps, dans le cadre du parcours à l'installation aidée, c'est la chambre d'agriculture du département ou de la région où se situe sa future ferme.
- Comment ?
En général, 2 à 3 rendez-vous d'environ 3 h, avec un conseiller spécialisé, sur l'exploitation et au sein de la structure agricole accompagnatrice.
Cette étude économique prévisionnelle concerne les 5 premières années d'installation.
- Pourquoi ?
Premièrement, le plan d'entreprise est le critère déterminant, aux yeux des services de l'État, pour l'octroi des aides à l'installation (DJA ou dotation jeune agriculteur) car il contractualise les engagements à respecter. Le PE est aussi l'occasion, si ce n'est pas déjà fait, de s'informer sur les autres soutiens financiers possibles.
Deuxièmement, grâce au PE, le futur agriculteur :
- s'approprie son projet : évaluation des motivations, des objectifs, des conditions de réussite (atouts et points de vigilance).
- s'assure de sa faisabilité technique, de sa viabilité économique (vérification entre autres de son bon dimensionnement) et de sa vivabilité humaine (temps de travail, organisation, aspects relationnels, équilibre vie professionnelle et personnelle).
Une projection du système d'exploitation
Dans le détail, le PE analyse l'outil et les moyens de production, en particulier le foncier, les bâtiments, la main-d'œuvre... Il établit une projection du système d’exploitation visant à élaborer le plan d'investissement et de financement (à faire valider par la banque), en estimant les résultats technico-économiques. Tous les chiffres sont mis sur la table : marges brutes, charges de structures, EBE, revenu disponible, trésorerie... Le but : obtenir une situation financière saine à moyen terme.
Elaborer le plan d'investissement et de financement.
« Les indicateurs, repères et préconisations, qui sont apportés, aident le futur installé dans les décisions qu'il doit prendre et optimisent le financement, pour qu'il puisse démarrer son activité dans les meilleures conditions », explique Marie-Isabelle Le Bars, cheffe de service installation/transmission à la chambre d'agriculture de Bretagne.
Le conseil, global avec un seul conseiller sur toute la durée du projet, faisant appel au besoin à des spécialistes sur certaines thématiques, est un réel plus.
« Plusieurs scénarios sont généralement envisagés afin de pouvoir choisir celui qui semble le plus cohérent », poursuit-elle. Enfin, le plan d'entreprise constitue un support précieux de discussion avec les divers partenaires de l'installation que le porteur de projet doit rencontrer, notamment les banques, le ou les cédants, le ou les associés éventuels.
Être accompagné dans la construction de son projet d'installation agricole, c'est se donner toutes les chances de réussir !
À noter : tout changement notable dans le projet de départ fait l'objet d'un avenant au PE.
Vérifier les démarches administratives/réglementaires
Commencer au moins 12 mois avant le passage en CDOAPour rappel : le parcours à l'installation doit être engagé au moins 12 mois avant que le dossier passe en CDOA (commission départementale d'installation agricole). À noter, après le passage en CDOA, il reste encore des formalités à accomplir : valider les promesses de baux et d'achat et les projets de statut, pour avoir des actes définitifs, s'affilier à la MSA, établir des devis provisoires, etc.
Et les premières années suivant l'installation ?
Signalons enfin que certaines chambres d'agriculture propose un "pack installation", allant de l'entretien pour le plan de professionnalisation personnalisé (PPP ou 3 P) jusqu'au dépôt de la demande d'aide à l'installation. Un suivi post-installation pendant quatre ans, composé d'un entretien d'une demi-journée pour faire le point et de trois jours de formation, fait également partie du package.
Ça y est, vous avez terminé votre parcours à l'installation en agriculture. Certes toutes ces étapes paraissent compliquées mais « c'est plutôt une chance d'être autant entourés », souligne Marie-Isabelle Le Bars. Bien sûr, la durée totale varie selon si le porteur a déjà ou non la capacité professionnelle, ou s'il reprend l'exploitation familiale ou non.
Source de l'article : webinaire, organisé par la chambre d'agriculture de Bretagne, dans le cadre de la semaine régionale de l'installation et de la transmission, du 20 au 27/11/20 et de la Quinzaine de la transmission/reprise d'exploitations agricoles 2020 déployée à l'échelle nationale dans tout le réseau.