Un mardi, un JA
Changement climatique, réglementations, autonomie... les jeunes s'adaptent !

Jeunes Agriculteurs du Grand Est ne manque pas d'idées pour mettre en avant l'installation en agriculture, sur les réseaux sociaux notamment. Avec son action de communication baptisée #1mardi1JAJA de Haute-Marne a pris la relève dès le 10 janvier de  la web-série Demain je m'installe, composée de 10 vidéos − une par département − publiées en novembre et décembre 2022.

Objectifs de ce rendez-vous, tous les mardis comme aujourd'hui : promouvoir les métiers du secteur agricole via de courts portraits de jeunes installé(e) et salarié(e) en exploitation ou dans d'autres entreprises (syndicats, groupements de producteurs, libre-service, etc.). Ceci en mettant en avant la passion qui les anime, leurs motivations pour cette profession, ainsi que leurs différents projets, qu'ils soient professionnels ou non. Un moyen également de faire connaître, différemment, les membres du conseil d'administration du syndicat.

« Une passion prenante, où on ne s'ennuie jamais »

Pauline Vasseur, 25 ans, en polyculture-élevage bovin lait depuis 2017, a ouvert le bal. Née dans le milieu agricole, elle ne se voyait pas faire autre chose. « Une passion où on ne s'ennuie jamais », appuie-t-elle, le travail étant très varié, avec « le cycle des saisons » complète Jérémy Darbot, 31 ans, installé depuis 2012 en Gaec à trois (1 000 000 l de lait, vaches allaitantes Highlands en vente directe, céréales).

Une variété que l'on retrouve même en production de céréales, entre les semis, les apports d'engrais, la protection des cultures, les récoltes... comme en témoigne Rémi Cauret, 32 ans, céréalier depuis 2018. Ce qui exige d'être de « vrais couteaux-suisses », « polyvalents », précisent d'autres jeunes producteurs. Et s'avère « plutôt prenant », poursuit Pauline Vasseur, qui réussit malgré tout à se dégager du temps libre. 

Yohann Voillaume, 28 ans, est salarié agricole depuis 2014 sur une ferme de polyculture-élevage. Non issu du monde agricole, il a découvert ce milieu à sept ans en visitant une exploitation. De même que la jeune agricultrice, il est passionné, et apprécie la variété des tâches et le contact avec les animaux. Plus facile, avec le salariat, de se libérer pour des activités extérieures, estime-t-il.

Climat et conjoncture : « se remettre en question et être réactif »

Passion, diversité, liberté d'organisation qui, malgré un métier « chronophage », permet de « profiter de la famille et des amis, d'avoir des loisirs et un peu de vacances »... ces avantages du métier d'agriculteur sont cités dans de nombreux témoignages. Pierre Perrot, 28 ans, installé en 2018 en Gaec familial, voit un autre intérêt, essentiel selon lui : celui de « se remettre sans cesse en question », et « d'être réactif » ajoute Rémi Cauret, « pour s'adapter rapidement à la conjoncture et aux conditions climatiques ». Ce que préconise aussi Benjamin Roussel, 27 ans, salarié sur une structure de 110 vaches laitières, 60 Charolaises et 430 ha de surfaces cultivables. Pierre s'est d'ailleurs lancé dans la méthanisation et le photovoltaïque.

« Innover dans ses pratiques, en étant autonomes, via la production d'énergies... »

Parce qu'il juge qu'il faut « toujours innover », Thomas Courageot a mis en place, pour son installation sur l'exploitation familiale en 2016, « un petit méthaniseur par voie solide de 170 kW afin d'être autonome sur l'ensemble des matières : menues pailles, couverts, fientes ». Le digestat solide sert à fertiliser les céréales (300 ha en agriculture de conservation des sols) afin le but de « diminuer fortement l'achat d'engrais ». « La ferme est diversifiée, mais toutes les productions ont un lien. L'objectif est d'être autonome et de ne rien perdre », fait-il remarquer. Chaque matin, il est content d'aller travailler mais il invite à « profiter de la vie » à côté.

Emmanuel Flammarion, 32 ans, installé depuis 2013 avec deux associés, deux salariés et un apprenti, a monté une unité de méthanisation de 500 kW, « alimenté en majorité par le fumier des 1 200 bovins » de l'élevage extensif de 300 mères charolaises. Sa « plus grande satisfaction : produire de la qualité en respectant le bien-être animal. »

Depuis 2019 qu'il est installé avec son père (exploitation dans la famille depuis plusieurs générations), en grandes cultures (blé, orge d'hiver et de printemps, pois jaune, colza, tournesol, maïs grain et luzerne pour l'élevage), Steve Lahaye, 35 ans, fait en permanence « évoluer l'exploitation et les pratiques », de l'implantation à la récolte, pas « pour s'agrandir mais pour lutter contre le changement climatique ». Lui aussi produit de l'électricité mais avec des panneaux photovoltaïques sur les toits des bâtiments. « Tous les jours, une petite chose nous pousse vers l'avant, nous donne envie d'aller toujours plus loin », se réjout-il. C'est pourquoi il a cocréé un GIEE de neuf agriculteurs.

« Même si c'est parfois compliqué »

« C'est parfois compliqué » mais en agriculture, « on apprend presque tous les jours », souligne Anthony Barbier, 34 ans, qui élève depuis 2010, sur « l'exploitation familiale depuis plusieurs générations », des Simmental pour produire de l'emmental grand cru label rouge, des bœufs laitiers et des céréales « afin d'être autosuffisant au maximum » pour l'alimentation du troupeau. Alors il aime partager « son amour du métier » avec sa compagne qui l'a « rejoint il y a trois ans et la relève qui grandit ».

Aimeric Bouvenot, 27 ans, travaille en famille depuis 2017 et y prend plaisir. Éleveur de 60 VL pour fabriquer du Brie de Meaux, il engraisse aussi 90 taurillons et cultive de l'orge d'hiver et du maïs pour le cheptel, ainsi que du blé et de la betterave.

« Entreprendre pour s'adapter au climat, aux réglementations », reprend Stéphane Galton, 34 ans, associé dans un Gaec à 4 avec un salarié (120 VL Simmental, 120 VA Charolaises, sans cornes pour « le bien-être des animaux et des éleveurs »). Il aborde cependant les difficultés liées « aux dégâts de sangliers et au loup ».

Maxime Peigney, 28 ans, en Gaec familial à trois associés depuis 2021 en production allaitante charolaise et chevaux de trait, appréhende plutôt comme une contrainte « les aléas climatiques qui se répètent », de même que « la charge administrative de plus en plus lourde ». Son dada : les concours animaux pour « se comparer aux autres éleveurs, se faire connaître et mieux valoriser ses productions ».

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