Le palmarès 2024 du concours je filme le métier qui me plaît a été dévoilé le 29 mai au Grand Rex à Paris. Pour cette 17e édition, parrainée par Yann Arthus-Bertrand, 828 vidéos de jeunes collégiens, lycéens, étudiants, apprentis étaient en compétition dans la sélection officielle ! Pour rappel, encadrés par un adulte référent (enseignant, formateur, conseiller emploi...), ces films de 3 min visent à mettre en lumière une profession ou une filière qui leur tient à cœur, de manière « créative et dynamique ».
Le but étant de leur faire découvrir un milieu professionnel et un secteur d’activité, à travers un projet immersif favorisant les rencontres et les échanges avec les personnes qui y travaillent. Objectif derrière : faciliter leurs choix et orientations futurs. Rappelons également quelques chiffres : plus de 2 500 jeunes participent à la remise des prix, et certaines vidéos sont visionnées plus d'un million de fois.
Un clap d'or et trois d'argent
Au total, ont été décernés cette année : 2 claps de diamant, 15 d'or, 45 d'argent et 80 de bronze, un prix de la Com', un prix de l'éduction et plusieurs mentions spéciales. Dans la catégorie "agriculture et territoires", soutenue par le Crédit Mutuel, un clap d'or a été remis au Lycée agricole de Contamine-sur-Arve (Haute-Savoie) pour "Agricultrices en devenir".
Trois claps d'argent ont été attribués aux vidéos "L’éleveur moderne" de l'Agricampus Laval (Mayenne), "Zone sensible de Saint-Denis" du Collège Claude Monet d'Argenteuil (Val-d'Oise) et "Ingénieur Biogaz une filière d'avenir" du collège Notre-Dame de Charleville-Mézières (Ardennes).
« Main dans la main avec la nature »
Dans "Agricultrices en devenir" et L'éleveur moderne", les vidéastes mettent au premier plan la transmission en agriculture et l'installation de jeunes agriculteurs et agricultrices. En BTS productions animales à Contamine-sur-Arve, Juliette et Pauline ont « baigné depuis toutes petites dans la ferme familiale », celle de son grand-père puis de son oncle pour la première, de ses parents pour la seconde. Après leurs études, elles ont bien l'intention de la reprendre.
Le métier d'agriculteur est « une passion » pour les deux jeunes filles. Aucune ne se « voit faire autre chose » que devenir éleveuses : « travailler avec les animaux et l'environnement qui nous entoure », et même « main dans la main avec la nature » ! Sans oublier le cadre plutôt agréable, entouré de montagnes pour les deux futures agricultrices.
Toutes deux croient en l'avenir de cette profession. « On entend souvent que ce n'est pas simple pour une femme de s'installer en agriculture. Comme tout le monde, il faut juste avoir envie et s'en donner les moyens », met en avant Juliette. Pauline est convaincue du « rôle indispensable de l'agriculture pour nourrir les hommes et entretenir les paysages » même si, nuance-t-elle, « il y a peut-être des gens qui ne nous comprennent pas, qui nous jugent ».
« Pérenniser ma ferme pour la transmettre »
"L'éleveur moderne" raconte une transmission familiale également entre Arnaud et ses parents, mais en Mayenne. Associé avec eux depuis 1999, et rejoint par sa femme en 2005, sur un élevage de 120 vaches laitières et 125 ha, il s'est retrouvé face à un problème de main-d'oeuvre, en 2017, au départ en retraite de ses parents.
N'ayant pas réussi à embaucher de salariés agricoles, en raison de la pénurie patente dans le secteur, il a choisi comme alternative de moderniser l'exploitation avec deux robots de traite en 2018, le passage en tout lisier en 2023 (matelas + fosse de 2 400 m3), deux robots aspirateurs à lisier, un robot repousse-fourrage, un taxi-lait et une nouvelle stabulation pour les génisses et les taries.
La finalité est autant « d'améliorer le confort des éleveurs que des animaux et la gestion du troupeau ». « Il s'agit de pérenniser mon système pour qu'il soit transmissible et peut-être installer mes enfants », conclut-il.