Ces trois habitants du Tarn, âgés d'une cinquantaine d'années, ont observé « entre 48 et 53 jours de grève de la faim », a indiqué à l'Afp le vice-président (Europe-écologie Les Verts) du Conseil régional et médecin généraliste François Simon, qui les accompagnait aux urgences. L'un des trois, trop fatigué, a décidé d'arrêter son jeûne de protestation. « Mais les deux autres continuent, les bilans de santé n'ayant pas montré à ce jour de lésions de gravité», a dit M. Simon.
« Ils ont été examinés mardi matin par des médecins urgentistes et sont restés en observation au Chu de Purpan. A partir de 40 jours de grève de la faim, il peut apparaître des lésions irréversibles au niveau rénal ou cardiaque », a dit cet élu Eelv.
Le porte-parole du collectif Testet, Ben Lefetey, a assuré de son côté que ces trois quinquagénaires avaient « perdu chacun entre 16 et 25 kilos ». « Leur demande est très modeste : c'est que le rapport des deux experts mandatés par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal soit rendu public », a déclaré François Simon.
Sur le site du projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée, à Lisle-sur-Tarn près de Gaillac, les opérations de déboisement ont été régulièrement marquées par des échauffourées entre forces de l'ordre et opposants. Sans interrompre les travaux, Ségolène Royal avait créé, le 8 septembre, une mission d'expertise pour évaluer « la qualité et l'ambition du projet de territoire et les mesures compensatoires visant à préserver la biodiversité du site ». Les opposants estiment que le ministère cherche actuellement « le scénario qui va le moins fâcher les acteurs », « arrondir les angles », « sans désavouer le Conseil général et les services de l'État du Tarn », selon Ben Lefetey. « A partir du moment où la ministre s'engage simplement à rendre public le rapport d'expertise, leur grève de la faim s'arrête », a-t-il dit.
Une nouvelle manifestation d'opposants est prévue samedi sur le site, à laquelle doivent prendre part le député européen (Eelv) José Bové et le responsable du Parti de Gauche (PG) Jean-Luc Mélenchon. Le projet public de barrage, porté par le conseil général du Tarn, vise à soutenir l'étiage du Tescou, un petit affluent du Tarn, et à sécuriser l'approvisionnement en eau des fermes voisines.