« 48 % des niveaux sont au-dessus des normales mensuelles en novembre (14 % en octobre) », constate le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) au 1er décembre 2023. La recharge des nappes a donc bel et bien débuté entre la fin octobre et la fin novembre, avec 78 % des points d’observation en hausse. Les précipitations excédentaires des dernières semaines ont été efficaces sur les deux tiers nord et le sud-ouest de la France, là où les nappes sont réactives, permettant une forte recharge.

Cependant l’organisme tempère cet enthousiasme en indiquant que l’état des nappes reste géographiquement très contrasté. « Les niveaux restent sous les normales pour les nappes de la Corse, du pourtour méditerranéen, de la plaine de la Limagne, du couloir Rhône-Saône, du sud de l’Alsace et du Bassin parisien ».
Comparée à 2022, la situation est bien plus favorable. « En novembre 2022, 70 % des niveaux étaient situés sous les normales », rappelle le BRGM. Seules les nappes du Languedoc et du Roussillon conservent cette année des niveaux plus bas qu’en 2022.
Plusieurs nappes restent sous surveillance :
- La nappe des cailloutis pliocènes du Sundgau ;
- Les nappes inertielles plioquaternaires et miocènes du Dijonnais, de la Bresse, de la Dombes et du Nord Isère ;
- Les niveaux de la nappe alluviale de la Côte d’Azur, de l’Hérault, de l’Orb et de l’Aude sont bas, les précipitations étant insuffisantes pour engendrer des recharges notables.
Inquiétude pour le Languedoc-Roussillon
« La situation des nappes de l’aquifère multicouche du Roussillon et des calcaires karstifiés du massif des Corbières reste extrêmement dégradée, avec des niveaux très bas. La limitation des prélèvements durant le printemps et l’été a permis de diminuer la pression mais a aussi limité les apports par l’irrigation gravitaire », alerte le BRGM.
Pour la suite de l’hiver, tout « dépendra exclusivement des pluies infiltrées, et donc des cumuls pluviométriques, et du temps de réponse de la nappe (réactivité/inertie). En cas de pluies efficaces normales à excédentaires, la recharge devrait se poursuivre. Les situations devraient alors se maintenir ou continuer à s’améliorer. Si la pluviométrie est insuffisante, les pluies infiltrées ne permettront pas de compenser les volumes de sortie (exutoires naturels et prélèvements). La vidange pourrait reprendre sur les nappes des secteurs impactés et la situation se dégradera, lentement sur les nappes inertielles et rapidement sur les nappes réactives. »
Pour le Languedoc-Roussillon, en revanche, « il semble difficilement envisageable de reconstituer durablement les réserves des nappes du Roussillon d’ici le printemps 2024 ».