Avec l’entrée en vigueur le 14 décembre 2019 d’un nouveau règlement relatif à la santé des végétaux, (règlement UE/2016/2031), le statut du mildiou du tournesol change. Cet organisme devient un organisme réglementé non de quarantaine (ORNQ). La déclaration des fortes attaques de mildiou auprès des SRAL n’est donc plus obligatoire mais une lutte intégrant l’ensemble des moyens prophylactiques, agronomiques et génétiques reste très fortement recommandée pour assurer une gestion durable du mildiou sur notre territoire. Le resemis d’un tournesol relève désormais du bon sens.
Sur le plan technique : des précautions à prendre
La règle générale consiste à éviter deux cultures de tournesol consécutivement sur la même parcelle pour une gestion durable du risque mildiou. Le mildiou nécessite une gestion agronomique sur le long terme basée sur deux principes importants :
- la rotation pour maintenir le plus bas possible l’inoculum ;
- la gestion sur le long terme de la pérennité des variétés résistantes.
Toutefois dans certaines situations très contraintes comme cela peut actuellement être le cas (également lors des implantations au cours de l’hiver 2019), cette solution de dernier recours peut être envisagée.
Elle doit alors se cantonner aux parcelles qui n’ont pas connu de problèmes de mildiou auparavant (symptômes : tournesols nanifiés avec des capitules dressés vers le ciel en cours de culture ou à la récolte, marqueur d’une suspicion importante de présence de mildiou).
Il faut ensuite prendre soin de choisir une variété différente de celle de l’année précédente, en privilégiant les variétés offrant le meilleur niveau de protection, issue de la liste des variétés résistantes aux races identifiées contournant le gène pl8.
De plus si un traitement de semence à base d’OXTP (Plenaris/Lumisena) a été employé, il est fortement recommandé de ne pas l’employer une deuxième année consécutive, ceci afin d’en garantir la durabilité.
Il est par la suite fortement recommandé, afin d’assurer un bon état sanitaire de la parcelle, de ne pas revenir avec du tournesol les trois années suivantes. L’effet de ce « vide sanitaire » a été démontré à maintes reprises dans des expérimentations.
Afin d’adopter une gestion durable du risque mildiou en tournesol, Terres Inovia recommande de se référer à la position technique ci-dessous, en matière de choix variétal et d’utilisation ou non de traitement de semences.
Pour rappel, parmi les solutions actuellement disponibles sur le marché, seules celles à base d’OXTP (Plenaris/Lumisena) et dans une moindre mesure à base d’acibenzolar-s-méthyl (Ressivi) présentent une efficacité prouvée contre le mildiou du tournesol. À noter dans le cas du Ressivi des disponibilités restreintes pour la campagne 2024 en raison de son retrait prochain.

Auteur : Arnaud Micheneau (Terres Inovia)