De fortes pluies sur les principales zones de production en début de mois avaient fortement freiné les semis de maïs aux Etats-Unis mais « les agriculteurs ont profité de la météo clémente (la semaine dernière) pour faire des progrès considérables » et rattraper une grande partie de leur retard, ont souligné les analystes de Commerzbank. Ainsi, selon le ministère américain de l'Agriculture, dans les 18 Etats où est cultivé plus de 90 % du maïs américain, les semis étaient réalisés au 19 mai à 71 %, contre seulement 28 % la semaine précédente.
Cette progression de 43 % dans l'intervalle d'une semaine « est égale au rythme record de 1992 », ont remarqué les analystes de la maison de courtage Allendale. « Mais comme on a cette année beaucoup plus de superficie dédiée au maïs, c'est largement un record historique en termes d'hectares ». Cela suggère que les fermiers américains « ont planté environ 16,83 millions d'hectares de maïs la semaine dernière », soit une zone représentant un peu plus que la taille de la Tunisie, a précisé Paul Georgy, d'Allendale. « On n'est plus qu'à 8 % de la moyenne des cinq dernières années, qui est de 79 % des semis réalisés à cette époque de l'année », a ajouté l'expert. La progression rapide des semis de maïs « éloigne la possibilité, un temps envisagée, qu'une partie des champs prévus pour le maïs soit finalement dédiée au soja », semé un peu plus tard dans la saison, a-t-il souligné.
Les cours du soja pour livraison en juillet continuent pour leur part d'être soutenus par « le faible niveau des réserves » de l'oléagineux aux Etats-Unis, la récolte 2012 ayant été fortement affectée par la sécheresse, a noté Paul Georgy. Autre facteur de soutien des prix : les dockers argentins ont entamé une grève, mettant un frein aux exportations de soja produit dans ce pays et, par ricochet, favorisant les ventes à l'étranger de soja produit aux Etats-Unis.
Sur le marché du blé, le cours de la céréale a également pâti du rythme effréné des agriculteurs américains : les semis de blé de printemps sont désormais effectués à 67 %, contre 43 % la semaine passée, soit pas loin de la moyenne des cinq dernières années, de 76 %. Concernant les cultures de blé d'hiver, celles considérées comme « bonnes à excellentes » ont légèrement reculé à 31 %, contre 32 % la semaine précédente et 58 % l'an passé à la même époque.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le contrat actuellement le plus échangé sur le marché, a fini à 6,4000 dollars contre 6,4950 dollars lundi. Le boisseau de blé à même échéance a terminé à 6,8050 dollars contre 6,8525 dollars la veille. Le contrat sur le boisseau de soja, également pour livraison en juillet, s'est établi à 14,7825 dollars contre 14,6450 dollars.
