Journée des droits des femmes
« Mettre en avant le rôle des femmes dans l’agriculture », le défi de Miss agri

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Exploitante agricole depuis une douzaine d’années, Noémie Collet, Miss agri 2020, est installée en Haute-Savoie dans la ferme de ses parents, où elle élève des chèvres et produit du fromage. Cette mère de deux enfants souhaite avant tout mettre en avant le parcours des femmes dans l’agriculture. En faisant cela, elle veut mettre en valeur le travail qu’elles accomplissent chaque jour et le rôle qu’elles tiennent dans l’agriculture. Même si elles ne sont pas installées, les femmes sont aussi très importantes dans la vie d’un agriculteur.

Noémie rappelle également que les femmes représentent près d’un tiers des actifs en agriculture, soit environ 150 000 personnes. Malheureusement, toutes n’ont pas le statut d’exploitante : 5 000 n’ont aucun statut, et 25 000 ne sont que conjointes collaboratrices. Une situation qui engendre des conditions de dépendance et de précarité, et a des conséquences importantes également au moment de la retraite.

L’éleveuse, également très touchée par le sujet des suicides dans le monde agricole (la MSA fait état d’un suicide par jour), souhaite par ailleurs s’engager sur ce sujet au cours de son mandat, par exemple via les réseaux d’écoute « pour venir en aide à ceux qui sont dans la difficulté ». La question de la solidarité paysanne, plus généralement, lui tient à cœur en raison aussi des périodes compliquées qui ont ponctué son parcours et son installation.

Une reconnaissance encore en progrès

En 2017, 110 300 femmes étaient cheffes d’exploitation ou d’entreprise agricole, soit 24,3 % des exploitants, une proportion globalement stable depuis plus de dix ans, indique la MSA dans ses dernières statistiques (parues en 2019). Si beaucoup de choses ont évolué ces dernières décennies en faveur de la reconnaissance des femmes, les défis à relever sont plus importants pour les agricultrices qui s'installent. L’accès au foncier et à des financements pérennes est souvent plus difficile pour elles par rapport à leurs homologues masculins. Elles doivent très souvent redoubler d’efforts pour avoir une reconnaissance égale à celle des agriculteurs par les partenaires habituels, de l’amont ou de l’aval de la filière.

Et, comme dans beaucoup d'autres secteurs économiques, l'inégalité de revenus est manifeste entre les femmes agricultrices et leurs homologues masculins qui, en moyenne, gagnent 29 % de plus qu’elles.

À noter que le statut de conjointe collaboratrice est de moins en moins prisé. En 2017, parmi l’ensemble des conjointes d’exploitants ou d’entrepreneurs agricoles, 14,3 % sont affiliées en qualité de conjointes actives sur l’exploitation ou dans l’entreprise avec le statut de collaboratrice d’exploitation, indique la MSA, une proportion qui a été divisée par deux en dix ans. Lorsqu’elles choisissent de rester sur l’exploitation pour y travailler, les femmes préfèrent opter pour un statut de co-exploitant.

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