|
Une alternative à la vente ou à la location par bail
Dans son rapport, la « Rue d’Athènes » propose ainsi d’étendre à l’agriculture des outils de gestion en vigueur dans les autres secteurs économiques en promouvant entre autres le développement de la location de gérance de fonds agricoles, l’utilisation de la fiducie ou encore l’amortissement du foncier pour faciliter le faire valoir direct.
Ainsi, « La Saf propose de reconnaître la location gérance du fonds agricole dans les textes législatifs à l’instar de la location gérance du fonds de commerce ou du fonds artisanal ». La location-gérance serait ainsi une alternative à la vente ou à la location par bail. Elle permettrait notamment à un agriculteur l’accès à un fonds agricole et à de nouvelles terres sans recourir à des investissements lourds.
Un moyen de transmettre une exploitation dans son intégralité
Le recours à des capitaux extérieurs à l’agriculture pour financer l’acquisition de terres Pour attirer des capitaux extérieurs, le marché des terres doit être plus liquide, autrement dit permettre à tout épargnant d’avoir la possibilité de retirer ses capitaux. |
L’extension de la fiducie à l’agriculture s’inscrit dans cette même logique en transférant la propriété des terres pendant une période donnée à une personne pour réaliser un projet et en pouvant par la suite la récupérer en fin de contrat. En confiant la gestion de son exploitation, le cédant sans successeur peut différer de plusieurs années la transmission de son exploitation à un des membres de sa famille qui n’est pas en mesure de lui succéder au moment de sa cessation d’activité. Un grand père conclura un contrat de fiducie avec tiers pour gérer l’exploitation en attendant que son petit fils soit en âge de reprendre l’entreprise.
Une alternative à la fiducie de gestion, est la fiducie de sûreté qui autorise un agriculteur débiteur de confier son bien à une banque dans l’attente du remboursement de la dette.
La lutte contre l'artificialisation des terres
agricoles
Toujours dans cette logique d’atténuer le poids foncier sur la gestion de l’entreprise, la Saf propose l’amortissement de la valeur des terres sur une durée proche de celle de la carrière de chef d’entreprise agricole avec en contrepartie la taxation des values inhérentes à la cession du bien et à la sortie du bilan. « Les achats de terres agricoles parfois subis pèseront moins dans la gestion de l’exploitation», commente la Saf. Les autres propositions du rapport de la Saf « Pour une nouvelle politique du foncier » portent sur le recours à des capitaux extérieurs à l’agriculture pour financer l’acquisition de terres agricoles. Le think tank suggère aussi d’assouplir l’attractivité de la location en assouplissant l’encadrement du prix du fermage et en recourant aux baux cessibles. Enfin, il incite les agriculteurs à « s’investir au plus près des décisions traitant du foncier agricole ».
« Une nouvelle gouvernance des territoires à l’échelon régional pour définir des politiques coordonnées et cohérentes d’une commune à l’autre, en toute impartialité s’impose », explique la Saf. Et elle aurait comme priorité la lutte contre l'artificialisation des terres. (1)
Une fois le rapport adopté lors de l’assemblée générale du 16 juin prochain la Saf le présentera au gouvernement et aux parlementaires à quelques mois de la réforme de la fiscalité du patrimoine que le gouvernement a l’intention d’engager.