1.3 Entreprise et statut font la paire
Nous l’évoquions en introduction de nos propos, le monde agricole évolue : les exploitants que nous étions hier sont devenus de réels entrepreneurs, se souciant de la conduite de leur exploitation, du respect des normes environnementales et de la gestion comptable, juridique et fiscale de leur exploitation. Cela explique sans doute pourquoi la logique de l’agriculteur tourné vers l’économie d’entreprise a pris le pas sur la volonté principale de se constituer un patrimoine. Nous, exploitants d’aujourd’hui, exerçons un métier avec un projet économique dans le but d’en dégager des revenus, mais pas seulement : nous nous devons de veiller aux attentes sociétales.
A la Snfm, nous sommes avant-gardistes sur la question de l’entreprise : nous défendons la vision de l’Entreprise agricole dans sa globalité depuis 2003. Il s’agit pour nous de dépasser l’approche patrimoniale pour construire des systèmes d’exploitation pérennes, adaptés et transmissibles qui génèrent un revenu.
De cette réflexion est née la notion de fonds agricole, partiellement concrétisée par la Loa1 de 2006. La notion d’entreprise dans sa globalité ne peut écarter les baux, facteur de stabilité du foncier : pour que nos entreprises perdurent, il leur faut un cadre stable. Nous ne sommes pas utopistes : ne l’oublions pas, nos travaux ont largement contribué au rapport d’orientation de la Fnsea présenté lors du congrès du Mans en 2005.