« L’agronomie contre le ray-grass, avec le soutien du labour et de la chimie »

Cyrille Savalle cultive 89 ha à Ailly dans l’Eure : 40 ha de blé, 15 de colza, 15 de pois et féveroles, 15 de maïs et de l’orge de printemps. (©Terre-net Média)
Cyrille Savalle cultive 89 ha à Ailly dans l’Eure : 40 ha de blé, 15 de colza, 15 de pois et féveroles, 15 de maïs et de l’orge de printemps. (©Terre-net Média)

Cyrille Savalle
Cyrille Savalle cultive 89 ha à Ailly dans l’Eure : 40 ha de blé, 15 de colza, 15 de pois et féveroles, 15 de maïs et de l’orge de printemps. (©Terre-net Média)

Cyrille Savalle a adopté les principes de la protection intégrée. Il sème son blé autour du 20 octobre, des variétés rustiques, à une densité adaptée. « Ce qui m’aide à freiner le développement des mauvaises herbes. Mais, j’ai parfois des problèmes de ray-grass. Depuis trois récoltes, j’ai toujours une parcelle de blé très sale, jamais la même. » Selon l’agriculteur, la pression s'est accentuée ces 10 dernières années pour exploser en 2013. « Je mets ça en partie sur le compte d’une mauvaise implantation du précédent et d’une levée clairsemée, qui laisse la place aux adventices. »

« Je dois être très vigilant et adapter mes pratiques au niveau de pression ray-grass. Quand celui-ci est déjà élevé, un semis simplifié n’arrange pas la situation, au contraire… Et la chimie reste impuissante. Sur les parcelles les plus infestées, j’ai eu beau passer à l’automne et au printemps, le résultat n’était pas satisfaisant. » Cyrille Savalle, membre du réseau Dephy Eure, cherche à limiter les herbicides mais refuse de se laisser déborder. Il tolère la présence de quelques pieds s’ils ne compromettent pas l’avenir de la parcelle.

« Généraliser les traitements d’automne »

Parmi les solutions connues, il a recours au faux semis, décale les dates et varie les modes d’implantation. Il profite d’une rotation diversifiée et utilise le labour en le positionnant stratégiquement, « en général tous les trois ans ». Ainsi, la conduite du système, basée d’abord sur l’agronomie, est capable de rattraper des situations de salissement. « La spécialisation des assolements a sélectionné les adventices. Moins diverses, celles qui restent sont coriaces. Les cultures de printemps participent à déspécialiser cette flore. Elles contribuent aussi à retarder l’apparition des résistances en bouleversant les cycles des mauvaises herbes et en jouant sur l’alternance des matières actives. »

Côté chimie, jusqu’à l’année dernière, l’agriculteur adoptait souvent la même stratégie pour protéger ses blés conduits sans labour et en semis simplifié : un passage complet et unique en sortie d’hiver d’Atlantis et Pragma en association. « Mais les interventions de sortie d’hiver sont de moins en moins efficaces. »

Pour contrer l’installation du ray-grass ces trois dernières années, Cyrille Savalle pense systématiser le labour derrière colza avant d’implanter du blé, histoire d’assainir la parcelle, et désherber à l’automne à l’aide d’un mélange Fosburi et Défi à une feuille, en fonction du salissement. « Je réfléchis aussi à augmenter la densité de semis pour obtenir une meilleure couverture du sol. » Pour continuer en semis simplifié, il s’attend de toute façon à devoir généraliser les traitements d’automne et à recourir davantage au labour.

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